Le Sénégal aux commandes de la CEDEAO : les coulisses d'un succès diplomatique
Le Sénégal aux commandes de la Cedeao, 50 ans après
Après les revers diplomatiques ces deux dernières années du pays avec l'échec de son candidat, Amadou Hott, à la présidence de la Banque africaine de développement (Bad) en mai 2025, la perte en juin 2025 de la présidence de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) au profit de la Sierra Leone, l'incapacité de ramener l'Alliance des États du Sahel (Aes) dans le giron de la Cedeao, le Sénégal va assurer la présidence de la Commission de l’Organisation pour la période 2026-2030, une responsabilité qu’il n’avait plus exercée depuis près de cinquante ans.
Succès diplomatique pour Diomaye
Cette désignation consacre la crédibilité diplomatique du Sénégal et la confiance renouvelée des États membres, au service de l’intégration régionale, de la paix et du développement de l’Afrique de l’Ouest. Le ministère de l'Intégration africaine, des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur révèle que ce résultat qui constitue une première pour le Sénégal, est l'aboutissement d'un processus complexe de concertations soutenues. C’est un succès diplomatique de premier plan qui met en lumière le leadership affirmé du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye,«dont la vision éclairée et les orientations stratégiques ont été déterminantes dans l'issue favorable de la candidature sénégalaise».
Lire plus : https://www.pulse.sn/article/le-depart-des-pays-de-laes-de-la-cedeao-acte-2025012912502599831
Le choix porté sur le Sénégal, confient les autorités étatiques, constitue une reconnaissance éclatante du rôle majeur joué par le pays au sein de l'espace communautaire et en Afrique. Il traduit également l'estime et la confiance renouvelées que les États membres accordent au Sénégal et confirme, en outre, la crédibilité du Sénégal ainsi que son engagement constant et résolu en faveur de l'intégration régionale, du renforcement de la gouvernance communautaire et du développement harmonieux de la région ouest-africaine.
L’Ambassadeur Amadou Diop, formateur à la Section diplomatique à l’École nationale d’administration (Ena), voit en cette désignation du Sénégal à la présidence de la Commission de la Cedeao une grande victoire avec le rayonnement de sa diplomatie, mais surtout une victoire pour l’Afrique de l'Ouest qui, en ces moments de tensions et de défis majeurs, arrive à trouver à la Cedeao des mécanismes de rotation qui permettent aux différents pays de trouver un consensus qui est un bon acquis pour le fonctionnement institutionnel.
«Depuis environ 15 ans, un dispositif de rationalisation des institutions et de répartition des postes sur une base géographique avait été arrêté. Et c'est sûrement comme c'était la Gambie avec Aliou Touré, à la Présidence de la Commission de la Cedeao, ça devait être le tour de la Guinée-Bissau. Mais, compte tenu de la situation qui prévaut actuellement dans ce pays avec le putsch militaire du 26 novembre dernier, la Guinée-Bissau a été suspendue par rapport au fonctionnement institutionnel de la Cedeao. Donc, c'est de bonnes guerres que le consensus puisse se faire autour du Sénégal», constate l’Ambassadeur Amadou Diop repris par L'OBS.
Pourquoi le choix du Sénégal ?
Le choix porté sur le Sénégal pour diriger la Commission de la Cedeao, souligne Babacar Ndiaye, spécialiste en Relations Internationales, constitue «un bel exploit diplomatique». C’est un bon signal, dit-il, pour la diplomatie Sénégalaise qui, depuis quelque temps, n’a pas réussi à mettre la main sur certaines organisations. Par rapport au Président Diomaye Faye, ajoute le spécialiste des Relations internationales, c’est une reconnaissance de ses pairs de permettre au Sénégal d’accéder à cette station.