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"Mort de Tupac" : révélations choquantes sur P. Diddy

De la mort de Tupac aux accusations d’abus sexuels, « Sean Combs, l’heure des comptes », sorti le 2 décembre sur Netflix met en lumière la personnalité du très puissant rappeur P. Diddy.
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Dans sa chambre d’hôtel de New York, au téléphone avec son avocat, P. Diddy peine à cacher son angoisse. Depuis plusieurs semaines, les plaintes contre lui s’accumulent. Violences, agressions sexuelles, abus psychologiques, racket, menaces, subornation de témoins… Sean Combs de son vrai nom sait que l’étau se resserre autour de lui. Alors, il met en garde son équipe, « on est en train de perdre », lance-t-il au bout du fil à Marc Agnifilo, son avocat principal. « Il nous faut trouver quelqu’un qui acceptera de travailler avec nous, qu’il soit de ce pays ou d’un autre. Il pourrait s’agir de quelqu’un qui a déjà trempé dans les affaires les plus sordides des médias et de la propagande », continue-t-il.

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Pour lui, une guerre d’image commence. Il doit à tout prix trouver des soutiens, faire taire ce qu’il considère comme des rumeurs, convaincre l’opinion. Cet extrait, filmé en septembre 2024, a été dévoilé ce mardi 2 septembre dans un documentaire inédit, « Sean Combs, l’heure des comptes ».

Une série de 4 épisodes diffusés sur Netflix et produit par 50 Cent, ennemi juré du P. Diddy. Au moment où la chute de son rival a commencé, il avait promis de révéler ses secrets les plus sordides à la télévision. C’est désormais chose faite et pour ce projet, il a pu compter sur une aide précieuse : les vidéos encore jamais diffusées des jours qui ont précédé l’arrestation de P. Diddy. Des images prises par un vidéaste alors engagé par le producteur milliardaire mais qui ont fini entre les mains de 50 Cent, provoquant la colère de l’équipe de Diddy qui accuse Netflix d’avoir utilisé « des images volées qui n’ont jamais été autorisées à être diffusées » dans ce qui est qualifié de « campagne de dénigrement honteuse ».

D’après son porte-parole Juda Engelmayer, cité par CNN, « Sean réalisait son propre documentaire depuis l’âge de 19 ans. Ces images ont été commandées dans le cadre de ce projet ». « Nous avons obtenu les images légalement et possédons tous les droits nécessaires », a répondu la réalisatrice du documentaire. Et d’ajouter : « Combs se filme constamment, une véritable obsession depuis des décennies. Nous avons également tenté à plusieurs reprises de joindre son équipe juridique pour obtenir une interview et un commentaire, mais sans succès. »

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Outre ces images montrant un Diddy prenant encore des selfies avec ses fans quelques heures seulement avant son arrestation dans le cadre de l’enquête fédérale lancée contre lui, le documentaire met surtout en avant la personnalité du rappeur. Si pour certains, ce programme est juste une opportunité de plus pour 50 Cent de s’en prendre à son rival alors que lui-même a été accusé de violences conjugales, « Sean Combs, l’heure des comptes » est en réalité plus nuancé que ce que les propos virulents de 50 Cent le laissent entendre. Le premier épisode est notamment consacré à l’enfance du rappeur, privé de père et élevé par une mère abusive qui avait l’habitude d’organiser de grandes soirées délurées chez eux, mais aussi à son ascension dans le monde du rap. Vient ensuite l’heure des révélations les plus surprenantes et choquantes, toutes mettant en avant la personnalité du milliardaire et son art de la manipulation.

Le meurtre de Tupac

Il y a, depuis toujours, une rumeur dont P. Diddy peine à se défaire : celle selon laquelle il serait impliqué dans la mort de Tupac. Drame longuement évoqué dans le documentaire. Au cœur de la guerre entre la côte Ouest et la côte Est des États-Unis, deux rappeurs s’affrontent : Tupac et Notorious B.I.G. d’abord amis, puis rivaux. Au milieu, P. Diddy, qui selon les témoins interrogés, ressentait une jalousie presque maladive envers Tupac qu’il jugeait trop proche de B.I.G.. Lui, le rappeur médiocre selon plusieurs anciens artistes et collaborateurs interrogés, ne supportait pas d’être mis à l’écart alors qu’il avait découvert son protégé et l’avait fait signer au sein de son label Bad Boy Entertainment.

Mais plus qu’une guerre de territoire, Tupac et Notorius B.I.G étaient les visages d’une guerre de labels : Bad Boy Entertainment et Death Row Records, fondé par Suge Knight, comptant dans ses rangs Snoop Dogg et Dr. Dre. Le programme raconte d’abord comment Tupac, venant enregistrer en studio à New York, a été blessé par balles. Blessures dont il sortira vivant avant d’être tabassé à Las Vegas le 13 septembre 1996 puis d’y être tué le même jour, alors qu’il était en voiture avec Suge Knight. Et selon le documentaire, P. Diddy serait bel et bien lié à ce meurtre.

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En prison, un baron de la drogue de Los Angeles et chef du gang des Crips, Duane « Keffe D », a affirmé avoir été engagé pour tuer Tupac et Suge Knight contre 1 million de dollars, par l’intermédiaire d’Eric Von Zip, gangster new-yorkais proche de Diddy. Aveu sur lequel il est ensuite revenu.

Dans « Sean Combs, l’heure des comptes », un homme autrefois proche de P. Diddy confirme toutefois cette rumeur. « Avec le recul, je pense que Sean a joué un rôle important dans la mort de Tupac » lance face à la caméra Kirk Burrowes, co-fondateur de Bad Boy Entertainment. « Sean était follement jaloux de l’amitié entre Biggie et Tupac », se souvient-il. « Pour Sean, être dans le business, c’est être manipulateur. Et il enviait ceux qui connaissaient le succès et la célébrité sans avoir recours à la manipulation. »

La mort de Notorious B.I.G.

Après la mort de Tupac, la guerre entre les deux labels n’a fait que s’accentuer et le coup fatal a été porté à Notorious B.I.G le 9 mars 1997 à Los Angeles. Selon Kirk Burrowes, le rappeur était censé s’envoler pour Londres pour rencontrer les médias européens pour la toute première fois. Et alors qu’il savait être en territoire ennemi à Los Angeles – où ils venaient d’assister à une cérémonie de remise de prix – Diddy l’aurait forcé à rester dans la cité des Anges pour faire la fête. Il y a été abattu.

« Il a conduit Biggie à sa mort », affirme Kirk Burrowes. Ce dernier fait ensuite une autre révélation : Diddy, qui comptait organiser des funérailles fastueuses à New York pour son artiste, a fait en sorte de les lui faire payer à titre posthume, estimant qu’elles étaient trop chères pour les financer de sa poche. Puis, alors que Notorious B.I.G venait de renouveler son contrat juste avant son décès, Diddy aurait demandé à Kirk Burrowes de le falsifier après sa mort, pour qu’il soit désormais à leur avantage, estimant que ses proches ne seraient jamais au courant. Kirk Burrowes explique avoir refusé, provoquant son renvoi de Bad Boy Entertainment.

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Les révélations de Kirk Burrowes

Outre son témoignage à propos de ces deux meurtres, Kirk Burrowes évoque également d’autres points. D’abord, il affirme avoir été forcé à céder à P. Diddy les 25 % de parts de Bad Boy qu’il possédait après que celui-ci l’a menacé avec une batte de baseball. Kirk Burrowes explique avoir en outre porté plainte contre Sean Combs en 2003 au sujet d’un incident qui se serait produit en 1996, plainte finalement été rejetée.

Dans plusieurs épisodes du documentaire, il raconte par ailleurs avoir été témoin des agissants de son ancien ami. Il dit l’avoir vu frapper Misa Hylto, mère de son premier fils Justin, dont Kirk Burrowes est d’ailleurs le parrain. Plus tard, il affirme avoir lui-même été victime des abus sexuels de P. Diddy. « Avec Sean, parfois on est humilié. Parfois on sert d’exemple à quelqu’un. Parfois on subit des violences. Au fil des années, beaucoup de mauvaises choses sont arrivées à de bons amis. »

Le témoignage d’Aubrey O’Day

Ancienne chanteuse du groupe Danity Kane, produit par P. Diddy, Aubrey O’Day explique avoir été informée qu’elle aurait peut-être été violée par son ancien patron. Elle raconte ne pas en avoir de souvenir mais avoir été contactée par l’avocat d’une autre victime présumée qui a affirmé sous serment avoir vu la chanteuse se faire agresser sexuellement. D’après cette déclaration lue dans le documentaire, la victime anonyme aurait vu Audrey O’Day allongée sur un canapé, entourée de P. Diddy et d’un autre homme, l’un la pénétrant vaginalement et l’autre lui mettant le pénis dans la bouche. « Est-ce que ça veut dire que j’ai été violée ? Est-ce que c’est ça que ça veut dire ? Je ne sais même pas si j’ai été violée, et je ne veux pas le savoir », commente O’Day dans le documentaire. En revanche, elle dit être certaine d’avoir été renvoyée après avoir refusé les avances sexuelles du rappeur.

Les explications de deux des jurés du procès

Son procès, qui a fait durant plusieurs semaines la Une des médias à travers le monde, pouvait se solder par la condamnation à vie du rappeur. Jugé pour trafic sexuel et association de malfaiteurs, il avait finalement été acquitté de ces charges les plus graves pour être finalement déclaré coupable de transport à des fins de prostitution, écopant de 50 mois de prison. Une peine clémente et une victoire pour les avocats de Diddy, que le grand public a eu du mal à comprendre.

Deux jurés ont accepté de revenir sur leur décision. Un homme et une femme, dont les propos font aujourd’hui particulièrement réagir. Malgré le témoignage glaçant de la chanteuse Cassie durant le procès, l’un des jurés explique que le couple « s’aimait passionnément » et que la jeune femme qui l’a rencontré alors qu’elle n’avait que 19 ans, « voulait être avec lui ». Et malgré les violences et les abus, « ils se remettaient ensemble ». « Il la bat, et la minute d’après, ils vont dîner ensemble ou en voyage. C’est un va-et-vient incessant. Voilà ma réponse. Si quelque chose ne vous plaît pas, vous partez. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre ». Un témoignage pointé du doigt sur les réseaux sociaux depuis la sortie du documentaire, beaucoup d’internautes évoquant le manque d’éducation face aux violences sexuelles et sexistes et face aux traumatismes endurés par les victimes.

Le deuxième juré, une femme au large sourire, rappelle de son côté que Diddy n’était pas accusé de violences conjugales dans ce procès. Mais ses propos, à elle aussi, font beaucoup réagir. Car la jeune femme reconnaît avoir suivi les programmes de P. Diddy à la télévision dans sa jeunesse mais aussi avoir écouté ses artistes, bien qu’elle ne se décrive pas comme une fan.

Cependant, lorsque la journaliste lui demande si le juge a bien fait de rappeler à l’ordre le rappeur durant son procès, en raison d’une attitude qui aurait pu influencer le jury, elle explique : « Parfois, il semblait avoir une opinion bien arrêtée et acquiesçait. Mais c’était tout, rien d’extravagant, il n’essayait pas de nous influencer. » Elle ajoute se souvenir que le producteur faisait le même genre de mouvements de tête dans le programme « Making the Band » sur MTV : « Il le faisait souvent. Je pense que c’était son réflexe. S’il sentait qu’il voulait notre approbation, il se tournait vers nous et disait : « Vous avez entendu ça ? » et parfois, il nous regardait avec une expression du genre : « Vous vous rendez compte qu’ils ont dit ça ? »  Elle avoue avoir elle-même parfois eu le même genre de réaction que l’accusé durant le procès.

Interrogée sur la violence du rappeur, notamment filmée par des caméras de vidéosurveillance d’un hôtel où il est vu passant à tabac Cassie, elle déclare : « D’après la vidéo d’Intercontinental, il peut l’être (violent, ndlr). C’est impardonnable, honnêtement. Il n’aurait jamais dû frapper cette jeune fille comme ça. On peut dire que c’est une personne horrible, mais les violences conjugales ne figuraient pas parmi les chefs d’accusation. » Plus loin, elle poursuit en disant avoir eu du mal à croire le témoignage de son ancienne assistante, alors qu’elle affirme avoir été kidnappée un jour par le rappeur. Cette dernière, en larmes, raconte elle aussi son histoire dans le documentaire.

Deux témoignages de jurés vivement critiqués, notamment sur X : « Il n’est pas étonnant que Diddy ait été acquitté de tant de chefs d’accusation quand on sait que parmi les deux jurés qui s’expriment ici, l’un est un vieux misogyne et l’autre une fan visiblement ravie d’être en sa présence. Son sourire était répugnant. Elle semblait l’admirer avec fascination. », « Donc Cassie et Jane Doe n’ont jamais obtenu justice parce que les jurés étaient des imbéciles misogynes et ignorants, aveuglés par le pouvoir de Diddy ? Ah d’accord. », « Cette jurée est une vraie naïve, elle s’est laissée manipuler par Diddy avec des hochements de tête, on voit bien qu’elle pensait qu’ils étaient devenus amis, lol », peut-on notamment lire. Interrogée sur le verdict, la jurée reconnaît : « Lorsque nous étions dans la salle de délibération, que nous sommes parvenus à un accord et que nous ne reconnaissions sa culpabilité que pour ces deux chefs d’accusation, mes mots exacts ont été : 'Oh, merde !' »

Source : Paris Match

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