Ziguinchor : un «guérisseur» cap-verdien, il cachait de la cocaïne dans des gris-gris

Le dimanche 9 novembre 2025, les éléments de la Brigade de recherche du commissariat de Ziguinchor ont procédé à l’arrestation de Juaquine Tavares, alias Carlos, né en 1971 au Cap-Vert, domicilié à la Zone Sonatel de Mbour. L’homme, qui se présente comme un guérisseur traditionnel, a été arrêté en compagnie de Yoro Dioum (58 ans), guide touristique, et de Dame Diop (27 ans), menuisier en aluminium.

Le film de l'arrestation du dealer

Selon les informations de L'OBS, l’opération a débuté à la suite d’un renseignement exploité par les enquêteurs. Ce travail de terrain a conduit à l’interpellation, à l’entrée de Ziguinchor, de Yoro Dioum, de retour de Guinée-Bissau à bord d’un véhicule de transport en commun. Lors de la fouille, les policiers ont découvert soixante-dix boulettes de cocaïne, soigneusement dissimulées dans des ceintures d’amulettes en cuir. Le tout représentait un poids total de 415 grammes.

70 boulettes de cocaïne cachées dans des ceintures d’amulettes en cuir

Chaque ceinture comportait une étiquette portant le nom d’un destinataire, preuve d’une organisation bien structurée. Interrogé sommairement, Yoro Dioum a rapidement cité son commanditaire : «C’est Carlos, établi à Mbour, qui m’a confié la mission de convoyer le produit depuis la Guinée-Bissau», a-t-il déclaré aux enquêteurs. Fort de ces aveux, le Commissaire Thiam et ses hommes ont rallié Mbour le même soir, accompagnés de Yoro Dioum.

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Les aveux et ses complices sénégalais arrêtés

Sur place, grâce à sa collaboration, ils ont pu identifier et interpeller Juaquine Tavares, alias Carlos, et Dame Diop, l’homme chargé de réceptionner le colis, au niveau d’un grand rond-point de la ville. Une perquisition effectuée au domicile du Cap-verdien a permis de mettre la main sur plusieurs objets et supports suspects : trois téléphones portables (IPhone 14 Pro, Tecno, Samsung), un ordinateur MacBook, une balance électronique, un pistolet factice, un portefeuille contenant 100 000 FCfa, une moto de marque XC 300, ainsi qu’un lot de reçus bancaires au nom de Dame Diop. Autant d’éléments laissant penser à une activité illicite bien rodée.

La garde à vue

Face aux enquêteurs, Juaquine Tavares a nié connaître le contenu exact des amulettes, tout en reconnaissant avoir des correspondants à l’étranger : «J’ignore ce qu’elles contiennent. Les destinataires sont à l’étranger et savent comment les récupérer», aurait-il soutenu. Les trois hommes ont été transférés à Ziguinchor, où ils ont été placés en garde à vue pour association de malfaiteurs, trafic international de drogue, détention d’arme sans autorisation et complicité de ces faits. L’enquête se poursuit afin d’identifier les autres membres de ce réseau transfrontalier actif entre le Sénégal et la Guinée-Bissau.