L’expert-comptable Abdoulaye Dramé a déposé mercredi dernier sur le bureau le président du collège du Pool judiciaire financier (Pjf), le rapport d’expertise sur le présumé détournement de deniers publics estimé à 682 millions de francs CFA, informe L'OBS. Le document d’une centaine de pages, révèle le journal, retrace toute la comptabilité du Prodac et des transactions financières durant la période indiquée. Pour mener à bien sa mission, le magistrat instructeur avait ordonné l’extraction de Mamina Daffé, ancien coordonnateur du Prodac, et Ibrahima Cissé, gérant de la société Tida, pour les besoins de leur audition par l’expert-comptable.
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Les auditions de Mamina Daffé et Ibrahima Cissé
Une audition qui a eu lieu en présence de leur avocat, Me Boubacar Cissé. Interpellé sur certaines opérations financières, l’ancien coordonnateur national du Prodac a dégagé certaines responsabilités sur le compte de son prédécesseur. A l’issue de leur audition, Me Baboucar Cissé compte déposer une demande de liberté provisoire pour Mamina Daffé et Ibrahima Cissé.C’est le 6 janvier 2024 que le magistrat du Parquet financier avait rendu une ordonnance désignant le cabinet d’audit et d’expertise Adr de l’expert-comptable Abdoulaye Dramé aux fins d’effectuer une expertise dans un délai de 100 jours (60 jours prorogés de 40 jours).
Locafrique payée à hauteur 1 319 992 512 F CFA en lieu et place des 637. 813. 776 F CFA
Selon le rapport de vérification, Ibrahima Cissé a, sur la base de fausses factures, fait payer à Locafrique la somme de 1 319 992 512 F CFA en lieu et place des 637. 813. 776 F CFA du transit. Inculpé de faux et usage de faux d’escroquerie sur les deniers publics, Mamina Daffé et Ibrahima Cissé ont systématiquement nié l’imputation des faits. L’ancien coordonnateur du Prodac, Mamina Daffé, et Ibrahima Cissé sont placés sous mandat de dépôt depuis le 11 novembre 2024 pour respectivement complicité d’escroquerie portant sur des deniers publics, blanchiment de capitaux et escroquerie portant sur les deniers publics, faux et usage de faux en écritures privées de commerce ou de banque, blanchiment de capitaux pour un préjudice chiffré à 682 118 742 francs CFA.
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Mamina Daffé qui a été arrêté suite à une saisine de la Division des investigations criminelles par l’Agent judiciaire de l’Etat, expliquait aux enquêteurs de la Cour des comptes «avoir reçu instruction du ministère chargé de l’Emploi de faire passer ses marchés à travers le service de passation des marchés du Prodac». A cet égard, il a expliqué que le Prodac avait reçu instruction du cabinet du ministre de l’Emploi, de l’Insertion professionnelle et de l’Intensification de la main d’œuvre, par correspondance n° 00500/MEIPIMO/SG du 11 mai 2018 de procéder au règlement de dépenses au titre de la gestion 2017 et à l’exécution de celles prévues en 2018 au bénéfice du ministère.
Cela faisait suite à l’autorisation accordée par le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan de prélever 500 000 000 F CFA sur le compte de dépôt du Prodac par lettre n° 003962/MEFP/DGB du 27 avril 2018. Pour la Cour, les procédures de passation des marchés du ministère auraient dû être déroulées par sa propre commission des marchés, en lieu et place de celle du Prodac conformément aux dispositions de l’article 35 dudit code».