Les chefs d'accusation
H. C. alias Kana, ainsi que trois autres filles de nationalité nigériane que sont Onynkansola Akeju, Emmanuella Orieze et Hélène Ozato Adagbonyin ont été interpellées à la cité Mixta. Ce, suite à une dénonciation dela déléguée du quartier de la cité Mixta. Si le premier nommé est poursuivi pour proxénétisme, les dernières nommées sont incriminées pour des faits de prostitution, d'outrage public à la pudeur et défaut de carnet sanitaire.
Il ressort du procès-verbal d'enquête préliminaire parcouru par Les Echos, que A. C. avait reçu un appel vidéo WhatsApp d'un nommé Birame qui lui rapportait que les trois Nigérianes à qui Hazir Cissé avait loué un appartement dans cette cité apostrophaient les gens la nuit pour leur proposer une partie de jambes en l'air monnayée. Ainsi, selon l'accusation, elles ont même été filmées quand elles accostaient les passants pour proposer leurs services en tant que prostituées. C'est à la suite de plusieurs dénonciations qu'elles ont été interpellées.
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Les confessions des prostituées nigérianes
Lorsqu'elles ont été entendues, seule Onynkansola Akeju a assumé son statut de prostituée, contrairement aux autres qui avaient formellement nié. Après leur audition, elles ont été placées sous mandat de dépôt le 21 juillet 2025. Jugées par le tribunal des flagrants délits de Dakar jeudi 4 septembre 2025, la mariée, Hélène Ozato Adagbonyin, 37 ans, a encore nié, de même que son acolyte, Emmanuella Orieze, 23 ans, qui dit avoir fait des études en médecine. Seule Onynkansola Akeju, 25 ans, a reconnu être prostituée. "Je reconnais que je me prostitue, mais pas dans cet appartement. Je le fais dans les hôtels et les bars. Je suis détentrice d'une carte sanitaire puisque je fais mes visites régulièrement. J'avais même montré mes documents aux enquêteurs", déclare-t-elle.
Les aveux du "bailleur proxénète"
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Poursuivi pour proxénétisme, H. C., 35 ans, domicilié à la cité Damel, a confirmé avoir loué cet appartement à ces filles. "J'ai moi-même loué l'appartement à 250.000 F par mois pour faire du business, mais je n'y habite pas. C'est moi qui l'ai aménagé. Après ça, je le loue à d'autres. Pour le cas des filles, on avait convenu pour 25.000 F la journée", a-t-il indiqué. Sur les faits de proxénétisme, il résulte de l'enquête que H. C. est connu dans le secteur comme un professionnel.
D'ailleurs, l'agent immobilier qui a mis ledit appartement à sa disposition, en l'occurrence Pape Malick Cissé, a indiqué à l'enquête que H. C. est un proxénète. Ce qu'il a réfuté à l'audience. "Je ne les ai jamais vues se prostituer dans cet appartement. Pour ma part, je ne leur ai jamais demandé leur profession. Je ne savais pas qu'elles se prostituaient. Je l'ai su au commissariat au moment où on m'a montré un carnet sanitaire appartenant à l'une d'entre elles", a-t-il affirmé.
Une peine de prison de 1 mois assorti du sursis et une amende de 50.000 F Cfa
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Le procureur, convaincu qu'il savait bien l’activité menée dans cet appartement, a requis 4 mois de prison ferme contre lui et une amende de 500.000 F Cfa. Il a aussi requis la relaxe de Onynkansola Akeju qui avait en sa possession son carnet sanitaire, ainsi que les autres contre qui des éléments de preuves font défaut. Finalement, il a écopé d'une peine de prison de 1 mois assorti du sursis et une amende de 50.000 F Cfa, tandis que les deux autres filles ont écopé de 3 mois de prison assortis du sursis. Seule Onynkansola Akeju a été relaxée.