Le réseau criminel dirigé par le "marabout" sénégalais avait la particularité d'intégrer des rituels occultes pour "protéger" leurs méfaits. Sept suspects ont été interpellés dans le cadre de l'opération "Khalipha". Un marabout de nationalité sénégalaise serait au cœur du réseau de braqueurs.
Selon Les Echos, l'enquête remonte à la nuit du 16 novembre 2024, où un entrepreneur de Misterbianco et sa famille ont été interceptés par des individus se faisant passer pour des agents de la Guardia di Finanza. Équipés d'un gyrophare bleu et de fausses tenues, les malfaiteurs ont escorté leur victime jusqu'à sa résidence avant de la ligoter, la passer à tabac et la menacer de torture.
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Des euros, des bijoux et montre de luxe saiisis
Le butin de cette seule opération s'élève à près de 180 000 euros, incluant 16 000 euros en liquide, des bijoux et montres de luxe, ainsi que 100 000 euros supplémentaires extorqués dans une seconde résidence. Ce qui distingue cette organisation, c'est la présence en son sein de Khalifa Kassé, un Sénégalais endossant le rôle de marabout. Selon les enquêteurs, ce dernier accomplissait des rituels ésotériques avant chaque braquage, censés assurer la protection du groupe et le succès des opérations.
"Cette pratique, bien que rare, n'est pas isolée dans le milieu criminel", analyse un expert en criminalité organisée. "Elle répond à un besoin de maîtriser l'imprévisible et de renforcer la cohésion du groupe." L'enquête a révélé une structure quasi paramilitaire avec repérages préalables systématiques, interventions coordonnées, discipline interne rigoureuse et utilisation de multiples résidences.
Les preuves vidéo, malgré la tentative des criminels de saisir les systèmes de surveillance, ont permis aux enquêteurs de reconstituer avec précision le déroulement des attaques et d'identifier les participants. Les investigations ont mis au jour deux attaques déjà commises et permis de déjouer une troisième en préparation. Pour le procureur en charge du dossier, "il s'agissait d'une organisation criminelle ayant des ambitions de longue durée et la volonté de multiplier les attaques dans la région de l'Etna."
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Les sept suspects, dont six écroués et un assigné à résidence, font face à des accusations d'association de malfaiteurs, rapine aggravée, violences, usurpation d'uniformes et détention illégale d'armes. L'affaire, désormais en phase d'instruction, illustre l'évolution préoccupante d'une criminalité violente qui n'hésite plus à usurper l'identité des forces de l'ordre tout en recourant à des pratiques occultes pour asseoir son emprise.