Selon les informations rapportées par L’Observateur, la jeune femme aurait acheté, via Internet, un produit abortif au prix de 25 000 FCFA, qu’elle ingère dans le but de mettre fin à sa grossesse. Mais rapidement, de violentes douleurs abdominales l’obligent à solliciter son père, qui l’oriente vers la structure sanitaire de Beinteigné. Sur place, le gynécologue constate immédiatement les signes d’un avortement clandestin. Devant la gravité de la situation, il alerte l’infirmier-chef de poste, lequel saisit à son tour la brigade de gendarmerie de Diass.
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Placée en garde à vue, R. Faye reconnaît sans détour avoir provoqué son avortement. Elle déclare que le père de l’enfant est un chauffeur de Sindia rencontré lors de la Tabaski. Leur relation amoureuse, dit-elle, a abouti à une grossesse non désirée. Mais lorsque la nouvelle lui a été annoncée, l’homme aurait pris ses distances et disparu de sa vie. Selon son récit, son amant l’aurait même menacée de mort si elle refusait d’interrompre la grossesse. C’est dans ce climat de peur et d’abandon qu’elle aurait décidé de recourir à l’avortement clandestin. Mardi dernier, la lycéenne a comparu devant la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Mbour. Ses déclarations y ont connu quelques variations, mais elle a maintenu que la décision avait été prise sous l’effet de la contrainte morale. Le ministère public, représenté par le procureur, a requis l’application stricte de la loi, rappelant que l’avortement clandestin constitue une infraction pénale au Sénégal, sauf dans les rares cas prévus par la législation. La défense, de son côté, a plaidé les circonstances atténuantes, mettant en avant la vulnérabilité sociale et psychologique de la prévenue.
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Le tribunal a mis l’affaire en délibéré. Le verdict est attendu pour le 26 août prochain. En attendant, l’affaire continue de susciter des débats à Diass et dans les environs .