La polygamie est une réalité dans les ménages sénégalais, mais avec des disparités selon les régions. Selon a dernière Enquête démographique et de santé continue (EDS-Continue) 2023, menée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), 29 % des femmes et 12 % des hommes âgés de 15 à 49 ans vivent dans une union polygamique. Si la majorité des unions restent monogames (71 % des femmes et 89 % des hommes), les chiffres montrent que la pratique, bien qu’en recul, reste solidement ancrée dans certaines régions et catégories sociales.
&format=jpeg)
Kaffrine et Kédougou, champions de la polygamie
Entre 2010 et 2023, la proportion de femmes vivant en union polygamique a diminué, passant de 35 % à 29 %. Chez les hommes, la tendance est restée quasi stable. Toutefois, l’enquête révèle de fortes disparités régionales : les régions de Kaffrine (43 %) et Kédougou (40 %) arrivent en tête du classement, tandis que Ziguinchor et Dakar enregistrent les taux les plus faibles, avec 18 % chacune. La polygamie est également plus courante en milieu rural (33 %) qu’en zone urbaine (22 %). Ce contraste, déjà observé lors des précédentes enquêtes, traduit l’influence des facteurs culturels, économiques et éducatifs sur les choix matrimoniaux.
11 % des femmes de 15 à 19 ans déclarent avoir une coépouse
&format=jpeg)
L’étude montre une corrélation nette entre l’âge et la probabilité d’être dans une union polygamique. 11 % des femmes de 15 à 19 ans déclarent avoir une coépouse, contre 50 % des femmes de 45 à 49 ans. Chez les hommes, la proportion de ceux ayant deux épouses ou plus passe de 2 % à 21 % entre les âges de 20-24 ans et 45-49 ans. Le niveau d’instruction influence également la pratique : 35 % des femmes sans instruction vivent en union polygame, contre 23 % de celles ayant un niveau primaire et 18 % chez les femmes ayant atteint le secondaire ou plus. Une tendance similaire est observée chez les hommes.
La polygamie diminue avec le niveau de vie
Chez les hommes, la proportion passe de 18 % dans les ménages les plus pauvres à 6 % dans les plus riches. Chez les femmes, la baisse est également marquée, de 32 % à 25 % selon les quintiles de richesse. L’EDS-Continue 2023 s’est aussi intéressée à l’âge du premier rapport sexuel, considéré comme un déterminant important de la fécondité. L’âge médian au premier rapport sexuel chez les femmes de 25 à 49 ans est passé de 18,8 ans en 2010-2011 à 19,6 ans en 2023. Cet âge varie selon les régions : 17,1 ans à Tambacounda, contre 22,6 ans à Dakar.


&format=jpeg)
)
&format=jpeg)