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Le ministre français des Affaires étrangères snobe les autorités maliennes et souligne leur «irresponsabilité», Assimi Goïta fait convoquer l’ambassadeur de la France au Mali qui a fini par être expulsé. Paris en furie, menace de retirer ses troupes, se fixe des perspectives. Bamako met Paris devant ses responsabilités et demande à la France de "retirer sans délai" ses soldats du Mali. Une réponse sciemment servie, adroitement provocatrice si l’on sait que le président Emmanuel Macron, avait évoqué la veille « un retrait échelonné » sur les prochains mois. Une guerre des nerfs, une passe d’armes rondement entretenues.
Si les militaires au pouvoir au pouvoir qualifient le désengagement français de "violation flagrante" des accords entre les deux pays, c’est qu’ils sont d’avis que les résultats de neuf ans d'engagement français au Mali "n'ont pas été satisfaisants".
Ils sont tout aussi conscients qu’un retrait sans délai des forces Barkhane et Takuba , « sous supervision des autorités maliennes », est impossible. Il faudrait en du temps à Paris pour un retrait définitif. Bamako veut juste éviter de perdre l’initiative. Assimi Goïta est d’autant plus à l’aise qu’il évite de se mettre en vedette tout en procédant à une parfaite distribution des rôles. Il ne montre aucun signe de faiblesse et suit un timing et un tempo qui ne débordent pas. Une stratégie de communication qui lui réussit jusqu’ici. Des négociations s’imposent dans la mesure où l’escalade ne peut pas durer… à long terme.
Au moment de s’asseoir autour d’une table, Bamako voudrait que Paris lui donne toute l’attention et le respect qu’il mérite. Paris a peut-être compris qu’il n’a plus le choix.