SENEGAL : quand la com’ gouvernementale souffre…

Quoi de neuf lors de la conférence de presse du gouvernement quinze jours après les violentes manifestations en début juin ?

CONFERENCE-PRESSE-DU GOUVERNEMENT DU SENEGAL

Rien, si ce n'est une poursuite d'une logique bien intégrée par le pouvoir : le déni. Et cette propension à tout mettre sur le dos d'une opposition incarnée par Ousmane Sonko. Celui-ci est bien chez lui à la cité Kër Gòor gi encerclée par des forces de l’ordre.

Il est en principe libre en dépit d'une condamnation de deux ans de prison qui pèse sur lui. Le paradoxe est que le ministre de la Justice qui avait soutenu que le leader de Pastef pouvait être arrêté à tout moment, se met maintenant à expliquer les dessous d’une procédure compliquée avec des mots savants.

On y perd son wolof et son latin. Manifestement, l’emprisonnement n’est plus à l’ordre du jour. Nous sommes loin des premières heures qui ont suivi la condamnation pour «corruption de jeunesse » de l’opposant le plus en vue de Macky Sall. Les animateurs de la rencontre avec les journalistes ont été dans la réaction.

Une attitude dictée par la levée de boucliers contre l’action remarquable des nervis aux côtés de la Police. Des faits vérifiés et établis par des enquêtes de médias qu’on pourrait difficilement soupçonner de parti-pris. Des faits qui ont poussé des voix autorisées à sonner l’alerte.

Des faits qui ont été à l’origine d’un commentaire pas du tout ordinaire du Commissariat des Nations Unions pour les droits de l’homme qui exige du Sénégal une démarche plus civilisée dans le traitement de ses citoyens contestataires. Amnesty aussi est dans la danse.

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Le pouvoir se cherche dans de terribles contradictions. Sur la question des nervis, la police avait parlé de manifestants armés. Seydou Guèye, le porte-parole de l’Apr, « de volontaires du parti pour défendre la République ». Abdou Karim Fofana, au nom du gouvernement, parle de « comité de vigilance ». La Com’ gouvernementale souffre.

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