Au-delà du compte rendu, la posture du critique, d’analyste des faits, d’enquêteur sont autant d’actes qui apportent de la plus-value. Si tout cela ne se fait pas comme il se doit, c'est que le mal de la presse, la crise est réelle. Les dérives et les manquements sont remarquables. Et les acteurs, en sont conscients, d'où cette volonté d'organiser des assises de la presse au Sénégal.
Mais ce mal est en grande partie inhérent à la crise démocratique. Tous les piliers sont en train de s'écrouler. Il est difficile de travailler dans ces conditions. Il suffit de voir le traitement fait du dernier rapport de la Cour des comptes par l'Etat. Il y a aussi ce discrédit orchestré contre l'Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) qui aurait des couleurs d'un parti. Si un État est capable d'agir ainsi contre des corps de contrôle, il n'hésite pas à accuser des journalistes de « diffusion de fausses nouvelles ».
Les journalistes ne sauraient en tout cas singer les activistes. Il y a des filtres et la responsabilité d'informer qui sont en jeu. C'est la marche normale des médias. Beaucoup de journalistes détiennent des informations mais il y a l'opportunité de la publication qui se pose si l'on prend en charge la responsabilité d'informer. Sur des questions sensibles liées au sexe, à la vie privée des gens qui n'ont aucun rapport avec les affaires publiques, il faut être prudent.
Sur d'autres dossiers, il est aussi préférable de faire un traitement professionnel avant toute diffusion. C'est la différence avec des « livreurs » qui donnent souvent l'information brute. Sans gêne !