Halte aux scandales financiers ! [Opinion du contributeur]

Alors qu’on n’a pas fini de parler du détournement de plus d’un (1) milliard à la Poste, on apprend que quatre milliards six cent millions (4.600.000.000) de F CFA sont puisés des caisses du Trésor public. Pourquoi les scandales financiers sont légion alors que notre pays dispose d’un arsenal juridique qui punit le détournement de deniers publics ?

Sénégal billet CFA

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Il me plait de rappeler l’adoption de la loi n°2012-22 du 27 Décembre 2012 portant code de transparence dans la gestion des finances publiques et de la loi n°2014-17 du 02 Avril 2014 relative à la déclaration de patrimoine. A cela il convient d’ajouter la mise sur pied de structures dédiées à la bonne gestion des ressources publiques dont l’inspection générale des finances (IGF), la direction du contrôle interne (DCI), l’inspection générale d’Etat (IGE) et la cour des comptes.

Malgré toutes ces mesures juridiques et organiques, le mal dure et perdure avec son lot de dégâts.

Dès lors, je pense qu’on doit changer de stratégies en mettant le point sur d’autres leviers pour éradiquer la mal gouvernance dans ce Sénégal où tout est prioritaire.

Présentement le détournement de deniers publics est qualifié de délit dont l’auteur est passible d’une peine d’emprisonnement de cinq (5) à dix (10) ans en vertu de l’article 152 du Code pénal. En outre, il est prévu que la personne inculpée doit impérativement être placée sous mandat de dépôt si le montant est égal ou supérieur à un (1) million de F CFA. Toutefois, la détention préventive peut être interrompue par l’avis d’un médecin pour des raisons de santé… (Article 140 du Code de procédure pénale).

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A mon avis, ce régime est très permissif comparé à la gravité de l’infraction.

En tenant compte des conséquences sociales incommensurables sur les populations dont la satisfaction des aspirations est hypothéquée, les « détourneurs de deniers publics » doivent être vus comme de véritables criminels. Ils méritent de se voir infliger de lourdes sanctions pouvant aller jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité comme c’est le cas dans certains pays développés ; la chine peut nous servir d’exemple.

Dans la même veine, la politisation des poursuites judiciaires doit cesser au nom du principe de l’égalité de tous les citoyens devant la loi. Une chose est de prévoir des sanctions, mais l’application de celles-ci en est une autre. Il est heurtant de constater qu’à moult reprises des dossiers de détournement font l’objet d’un traitement sélectif qui frise une partialité voire une impunité. Dans de rares cas où une condamnation est prononcée, la grâce est gracieusement accordée par le Président de la République.

La promotion de l’indécence et de l’immoralité à travers des actes de nomination au profit de « ces criminels » ne se justifie aucunement dans un pays qui veut s’inscrire dans une dynamique d’émergence. A ce propos, je déplore comme l’ont certainement fait bon nombre de mes concitoyens, la nomination au poste de ministre de l’enseignement supérieur et de l’innovation, de l’ancien directeur général du COUD (centre des œuvres universitaires de Dakar) épinglé par l’OFNAC dans son rapport de 2014-2015 pour détournement de deniers publics.

Monsieur le Président de la république, sachez que la prévarication de l’argent du contribuable retarde les progrès de développement, elle fait fuir les meilleurs cerveaux, elle décourage les investisseurs et finit par pousser au radicalisme une jeunesse révoltée par ce comportement éhonté. Ce qui finit par installer l’instabilité sociale qui à son tour aggrave la pauvreté.

Sauvons le Sénégal de cette gouvernance sombre et vicieuse !

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