Pape Alé Niang a recouvré la liberté. Le journaliste d'investigations a bénéficié d’une liberté provisoire, assortie d'un contrôle judiciaire hier, accordée par le juge d’instruction du deuxième cabinet. Le magistrat instructeur, tout comme la première fois, a assorti la liberté provisoire d’un contrôle judiciaire avec quatre conditions strictes.
Pape Alé Niang a été libéré hier mardi 10 janvier 2022 après une incarcération en deux étapes.
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Selon l'un de ses avocats Me Khoureïchy Bâ, le juge a suivi le procureur de la République qui, dans son réquisitoire, a exigé les conditions suivantes : l’émargement au cabinet du juge le premier vendredi de chaque mois, la remise de son passeport au magistrat instructeur dans un délai d’une semaine. Pape Alé Niang est ainsi interdit de sortie du territoire national.
Ce n'est pas tout. Il doit s’abstenir «d’aborder de manière directe ou indirecte, en public ou par tout moyen de diffusion, la présente procédure en cours», souligne la robe noire.
En clair, le journaliste doit arrêter de faire des sorties, en live ou sur sa page Facebook, pour parler de cette affaire, directement ou indirectement. «Ils continuent à le tenir en laisse et à lui mettre la bride pour pouvoir le contrôler et porter atteinte à l’exercice de sa profession», déplore Me Ciré Clédor Ly. Va-t-il respecter ces conditions ? En ce qui le concerne, en tout cas, «le journaliste très éprouvé a accueilli avec dignité et foi la nouvelle de cette libération», informe Me Bâ. Mieux, une fois la liberté provisoire accordée, il a mis fin à la grève de la faim qu’il observait depuis son placement sous mandat de dépôt, à la suite d’une révocation du contrôle judiciaire, le 20 décembre dernier, si l’on en croit Me Ly.
Ce dernier n’a pas manqué de s’en prendre aux autorités judiciaires. «La justice ne doit être utilisée pour régler des comptes personnels ou bien être un instrument de politique», martèle-t-il. Selon lui, l’information est terminée et le dossier doit être ramené devant une juridiction de jugement qui peut, seule, décider de sa culpabilité ou de son innocence et qui devra mettre fin à cette libération conditionnelle».
Pape Alé Niang a été inculpé le 9 novembre dernier pour, entre autres infractions, divulgation d’informations de nature à nuire à la défense nationale, recel de documents administratifs et militaires et diffusion de fausses nouvelles ».