Mise à sac de l’UCAD : les 3 premiers suspects arrêtés

Deux manifestants venus de Ziguinchor et un étudiant de l’Ucad ont été arrêtés dans l'affaire du saccage de l'UCAD lors des émeutes de juin.

UCAD

Au centre des contestations, la plus grande université du pays, l'université Cheikh Anta Diop de Dakar s’est enflammée après la condamnation jeudi 1er juin de l’opposant politique Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme. Elle est fermée jusqu’à nouvel ordre. Le portail du Coud affiche une façade noircie et des vitres explosées. Au Cesti, l’imposant portail a été défoncé par les manifestants et la guérite des gardiens est partie en fumée.

Sur le parking, ne restent que des carcasses de véhicules incendiés par les manifestants. Le rond-point en face du COUD porte les marques des plus violents affrontements : voitures brûlées bordent les restes de barricades. La direction du Coud a également subi les foudres des manifestants : façade incendiée, vitres brisées, portail enfoncé, voitures incendiées.

Ces actes de sabotage, de saccage et d’incendie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. L’enquête (en cours) a déjà conduit à l’arrestation de trois individus : un étudiant et deux manifestants anonymes venus de Ziguinchor pour les besoins des émeutes à Dakar.

Dans la nuit du 1er au 2 juin, relate L'Observateur, les enquêteurs du commissariat du Point E qui dressaient des portraits robots des potentiels suspects de l’attaque de l’Ucad, sont alertés par leurs éléments de l’ombre au sein de l’Université. L’un des plus influents présumés acteurs du saccage, qui était discrètement filé, est localisé vers 3 heures du matin, à l’intérieur de l’Université, précisément dans un coin du jardin implanté à proximité du portail principal qui donne sur l’avenue Cheikh Anta Diop.

Le visage dissimulé sous une cagoule noire, le suspect, la trentaine, portait un tee-shirt gris et un pantalon noir. Dans une de ses mains, il tenait un gourdin. Posté dans le noir, il semblait épier les mouvements des policiers se trouvant à l’extérieur. Les limiers du Point E vont déployer un dispositif discret qui va le prendre de court.

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Cerné, il est poussé vers le portail. Interpellé à l’extérieur de l’Université, il a été plongé dans une fourgonnette et conduit au commissariat du Point E. Dans la foulée, les éléments infiltrés du renseignement de la police qui avaient formellement identifié une liste d’acteurs de ce saccage, localisent l’un d’eux longeant la bâtisse de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines.

Il est rapidement arrêté et acheminé au commissariat du Point E. Le 2 juin dans la matinée, les agents de la sécurité du Coud parviennent, avec le concours des «lièvres» du renseignement, à mettre le grappin sur un autre suspect, armé d’un lance-pierre.

Les confessions des suspects

Selon toujours des sources de L’Observateur, le premier individu interpellé avec une cagoule et un gourdin, a reconnu être membre d’un Mouvement de soutien au leader de Pastef. Loquace, il a révélé qu’il n’est pas étudiant et qu’il est venu express de Ziguinchor pour soutenir son leader, Ousmane Sonko. Aussi, avoue-t-il aux enquêteurs qu’au moment de son arrestation, il jouait le rôle d’épi à proximité du portail pour informer ses acolytes qui procédaient à des actes de saccage à l’intérieur de l’université.

Son camarade arrêté quelques instants après, à proximité de la Faculté de Lettres a lui aussi affirmé qu’il n’a aucun lien avec l’Université. Qu’il vit à Ziguinchor et qu’il a rallié Dakar quelques jours avant pour participer à la manifestation du 1er juin. Le troisième interpellé prouvera lui, être régulièrement inscrit à la Faculté de Médecine.

Niant toute participation à la mise à feu de l’université, il soufflera avoir ramassé le lance-pierre trouvé sur lui au moment de son arrestation. Au terme de leur détention légale, l’étudiant à la Faculté de Médecine et les deux intrus ont été déférés devant le procureur de la République, avant de rejoindre la prison de Rebeuss à la faveur d’une inculpation suivie d’un mandat de dépôt.

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