Pluies et peur… [Opinion du Contributeur]

Après la pluie à Dakar, c'est le mauvais temps. C'est connu, c'est une évidence. La forte canicule annonçait des précipitations pour arroser les rues et chasser la chaleur.

inondations à Keur Massar

Certes, il y a un doux temps dans une capitale défigurée par les eaux. Des eaux de pluie mais surtout celles qui sortent des caniveaux et des égouts. Des odeurs si nauséabondes et des amoncellements de saletés. Un véritable décor d’insalubrité. Si l'on y ajoute des rues impraticables, les embouteillages monstres, le désordre total, on se rend compte que dans ce pays, le sérieux a décampé depuis belle lurette. Tout cela se passe en pleine campagne électorale pour des élections législatives aux enjeux multiples.

Tout le monde savait que la saison des pluies est peu propice à des joutes électorales. Tous savaient que même des pluies de faible intensité pourraient perturber le quotidien d’une ville surpeuplée et mal occupée. Mais, on fait semblant de ne rien comprendre. Si l’on y prend garde beaucoup de citoyens seront privés de vote du fait de leur situation très peu radieuse d’inondés plus préoccupés à trouver un refuge que d’accomplir un devoir citoyen. Même les Sénégalais mieux lotis peuvent être confrontés à une situation qui les empêcherait d’aller voter.

Souhaitons, prions pour qu’il ne pleuve pas le 31 juillet 2022. S’il peut, le taux de participation ne sera pas fameux. La démocratie en pâtira. Et ça arrangerait sans nul le pouvoir qui s’offusque de l’enthousiasme des jeunes autour de ces élections. Du moins, si on comprend bien la position du ministre Mansour Faye qui accuse les enseignants d’avoir influencé leurs élèves à retirer leurs cartes d’électeur. Un ministre de la République fustige une promotion de la citoyenneté. Ce pays est d’une telle douceur.

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