C’est la nouvelle trouvaille des orpailleurs à Diyabougou. Dans ce site d’orpaillage logé dans la communauté rurale de Sadatou, dans l’arrondissement de Kéniéba, à 140 km de Kayes au Mali, à 125 km de Kédougou au Sénégal et à 320 km de Tambacounda au Sénégal, les chercheurs d’or se shootent au Tramadol pour calmer leur douleur et bénéficier de ses vertus thérapeutiques.
Tramadol, surnommé « la drogue des Djihadistes » ou encore « cocaïne des pauvres », fait ravage dans les sites d'orpaillage de Tambacounda.
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Dans ce village, ce n’est pas seulement l’or qui fait le bonheur de certains. Ici, en plus du proxénétisme, de la drogue, de l’alcool et la prostitution, la vente illicite de médicament notamment le Tramadol nourrit son homme. En plus d’être un puissant antidouleur, ses consommateurs lui trouvent des vertus aphrodisiaques, rapporte L'OBS.
50 000 Fcfa pour une dose mensuelle
Originaire du Mali, Moussa Dembélé, orpailleur établi au village de Diyabougou, ignore depuis quand il a commencé à prendre ce médicament. « Ma prise est infime. Quand je prends le médicament, je parviens à entrer dans le puits et à creuser. Ça me donne de la force. Je suis orpailleur et je creuse des puits d’or depuis des années dans les sites d’orpaillages. Tous ceux qui creusent les puits le prennent pour avoir de la force », explique-t-il. Pour sa dose quotidienne, il dit « dépenser 50 000 FCFA le mois, puisque le comprimé est vendu à 2 500 FCFA dans le marché noir» .
Moussa dit en prendre tous les jours, à raison d’un comprimé par jour avant d’aller au Dioura. En revanche, précise Moussa Dembélé, d’autres en abusent et prennent jusqu’à 3 et 4 comprimés avant d’aller au Dioura.
Comment la gendarmerie a démantelé le réseau
Le recours à cet anti-douleur puissant a été mis à nu par les éléments de la Section de recherches de la gendarmerie de Tambacounda du 13 au 19 mars dernier. Tous les coins et recoins du site d’orpaillage ont été visités. Les pandores ne sont pas rentrés bredouilles.
Le bilan a fait état de plusieurs arrestations, mais surtout des saisies de 110 tablettes de Tramadol pour un total de 700 comprimés vendus à 2 500 FCFA le comprimé. Trois Maliens ont été arrêtés. Entendus, les mis en cause ont reconnu les faits et soutenu qu’ils ne savaient pas que la vente n’était pas autorisée, sans ordonnance.
Au terme de leurs auditions, ils ont été déférés au parquet du tribunal de Tamba, puis placés sous mandat dépôt. Ils ont été condamnés le 12 avril dernier à un an ferme, par le tribunal des flagrants délits de Tambacounda.