Après 14 ans de service à la BICIS, Pape Mbaye Sow perd son emploi. Jugé hier pour escroquerie, faux et maintient frauduleux dans un système informatique, il est attrait à la barre par la BICIS. C’est suite à une plainte du Directeur Juridique et fiscal de la banque que le nommé Pape Mbaye Sow a été arrêté.
En plus de perdre son emploi, Pape Mbaye Sow a écopé d’une peine d’emprisonnement de six mois dont 1 mois ferme pour escroquerie. Agent à la BICIS, il est reconnu coupable du chef d’escroquerie.
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Il ressort de la procédure que c’est un agent qui travaille dans le même service le prévenu qui a découvert les magouilles de celui-ci. En effet, celui-ci a relevé dans le fichier la présence d'opérations suspectes d'un numéro de compte dans la catégorie réservée au personnel et dont le titulaire dudit compte est inconnu du personnel de la banque. Cette anomalie a été portée à la Direction des Ressources humaines. Il s’est avéré que le compte appartient à Pape Mbaye Sow.
En effet, durant son absence dans une période récente, son remplaçant du nom Abdoulaye Thiaw a procédé à un rapprochement entre le fichier des réclamations reçues et celui des extournes de cotisations cartes sur les comptes des réclamants. Ainsi, dans le cadre du traitement des réclamations de la clientèle relatives aux frais de cotisations de cartes indûment perçus par la Banque, des opérations de régularisation sont régulièrement initiées.
Il a été relevé dans ce fichier contre toute attente un compte de la catégorie réservée aux membres du personnel ouvert de Pape Mbaye Sow alors même qu'aucune réclamation de sa part n'était enregistrée.
Des faits que le prévenu a reconnus à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. « Je traitais les réclamations des clients si on lui enlevait indûment un montant. Chaque semaine on listait les comptes et je mettais mon numéro. Jr l’a fait pour des raisons personnelles et je sais que j'ai mal agi, je demande la clémence de la justice », a-t-il soutenu. Toutefois, il conteste le préjudice allégué.
Le représentant de la BICIS n’ayant pas répondu à la convocation, le maître des poursuites a pris la parole pour requérir 2 ans d’emprisonnement dont 6 mois ferme contre le prévenu. Même s’il reconnaît que les faits sont constants à l’encontre de son client, l’avocat de la défense Me Souleymane Lénine So reste convaincu que la problématique dans ce dossier c'est une articulation des faits.
« Il est attrait devant vous pour trois infractions, escroquerie, faux et usage de faux, introduction et maintien frauduleux dans un système informatique. Il vous dit qu'il est agent au service du département réclamation. Il traite ses réclamations et envoie une liste. Ce qui lui est imputable, c'est qu'il a ajouté son nom. La liste envoyée c'est celle de ceux qui ont fait des réclamations. C'est une ristourne de 70 mille frs qu'il prenait chaque semaine. Au final ça a fait 4 millions. Il ne s'est même pas rendu compte avoir bouffé cet argent. À sa sortie de prison, il sera licencié. Il faut lui accorder le sursis », a plaidé l’avocat.