Sénégal-Iran: le geste fort des Iraniens pour protester contre la répression

Les joueurs de l’équipe d’Iran ont porté une parka noire durant leur hymne national, mardi en Autriche, avant un match amical contre le Sénégal (1-1) pour protester contre la répression dans leur pays.

Sénégal-Iran

Une image forte et hautement symbolique. Les joueurs de l’équipe d’Iran ont porté une parka noire, sans logo ni blason, durant leur hymne national, mardi en Autriche, avant un match amical contre le Sénégal (1-1).

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En cachant leurs maillots. Une manière de protester contre la répression en cours dans leur pays. Des milliers de personnes manifestent depuis le 14 septembre et la mort de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans, arrêtée à Téhéran par la police des mœurs pour non-respect du code vestimentaire imposé par la République islamique d’Iran. Cette dernière a été accusée de porter son voile "de manière inappropriée".

Depuis 1979, les femmes sont obligées de mettre le hijab, un foulard qui couvre les cheveux et laisse le visage apparent. Une police dédiée veille au respect de cette règle en Iran, avec des méthodes musclées, une grande impunité et un jugement assez aléatoire. Celles qui sont considérées comme contrevenantes reçoivent des amendes, mais elles risquent aussi des peines de prison ou même des coups de fouet. Un traitement devenu insupportable pour une partie de la population, qui exprime actuellement son indignation dans la rue, malgré la répression sévère des forces de l’ordre.

Un mouvement national auquel les joueurs de Carlos Queiroz s’associent pleinement, en dépit des menaces de sanctions. Avant d’arborer cette parka noire, certains footballeurs iraniens s’étaient déjà exprimés publiquement sur le sujet. C’est le cas notamment de Sardar Azmoun, buteur face au Sénégal.

"Honte à vous, vive les femmes d’Iran"

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"La punition ultime est d'être expulsé de l'équipe nationale, ce qui est un petit prix à payer pour même une seule mèche de cheveux d'une femme iranienne. Ça ne sera jamais effacé de notre conscience. Je n'ai pas peur d'être évincé. Honte à vous d'avoir si facilement tué le peuple et vive les femmes d'Iran. Si ce sont des musulmans, que Dieu fasse de moi un infidèle", a écrit l’attaquant de 27 ans, qui évolue à Leverkusen, dans une story Instagram finalement supprimée.

C’est dans ce contexte difficile que l’Iran prépare sa Coupe du monde 2022. Au Qatar, les coéquipiers d’Ehsan Hajsafi affronteront l’Angleterre, les États-Unis et le pays de galles dans le groupe B.

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