Ceci est un résumé des arguments et du plaidoyer de S.E. Chief Timipre Sylva, le Ministre nigérian du Pétrole, et Mele Kyari, le Directeur Général du Groupe (GMD) de la Société Nationale de Pétrole Nigérienne (NNPC), sur de nombreuses plateformes défendant le Nigéria et l’Afrique, dont la participation au prochain African Energy Week, sponsorisé par la Chambre Africaine de l’Energie, en partenariat avec la Département des Ressources Minérales et de l’Energie d’Afrique du Sud, est prévue.
Ce forum de quatre jours rassemblera les parties prenantes de l’industrie de l’énergie de plus de 20 nations, du 9 au 12 novembre 2021, afin de discuter ensemble des problèmes les plus urgents auxquels le secteur du pétrole, du gaz et des énergies renouvelables de l’Afrique fait face, dans un contexte de montée des préoccupations liées au changement climatique.
Le Nigéria est reconnu depuis des décennies comme étant une puissance pétrolière, et ce pour de très bonnes raisons. Notre pays est le plus grand producteur de pétrole en Afrique, approvisionnant les principaux marchés énergétiques du monde, et un membre clef de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP).
Le Nigéria détient certaines des plus grandes réserves de gaz dans le monde. Au dernier décompte, le Nigéria possédait 206 trillions de pieds cubes de gaz naturel et associé, dans des réserves prouvées. Ce chiffre va très probablement atteindre au moins 230 trillions de pieds cubes, d’ici à 2030. Cela est plus que suffisant pour couvrir les niveaux de demande actuels. Cela est plus que suffisant pour soutenir les projets de construction de neuf nouvelles centrales électriques au gaz, avec une capacité de production combinée de presque 6.000 MW, d’ici à 2037. Cela est plus que suffisant pour faire du gaz un combustible viable pour les installations industrielles existantes et nouvelles. Cela est suffisant pour transformer ce pays de haut en bas. C’est pourquoi Monsieur le Président Muhammadu Buhari a annoncé l’initiative «Décennie du Gaz», dont le but est de faire du Nigéria une économie fonctionnant entièrement au gaz, d’ici à 2030.
Et pourtant, il existe des gens qui voudraient que nous laissions ce gaz dans le sol.
Pourquoi? Pour le bien du climat, il nous a été dit. Et, nous, au sein de la Chambre Africaine de l’Energie, sommes d’accord sur le fait que cela est une préoccupation réelle qui doit être gérée, plus particulièrement sachant que le Nigéria va certainement souffrir d’une augmentation de la température moyenne mondiale, d’une augmentation des niveaux d’eau et d’un changement météorologique.
Donc, que se passera-t-il si nous faisons cela?
Il y aura, certainement, des conséquences positives. Le Nigéria sera couvert d’éloges par les institutions multilatérales comme la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, (UNFCCC), l’Agence Internationale de l’Energie (IEA) et les organisations non gouvernementales (ONG), telles que Greenpeace. Nous bénéficierions d’une bonne couverture médiatique. Cela sera peut-être suffisant pour convaincre les investisseurs privés de construire de nouveaux parcs éoliens et solaires. Cela sera peut-être suffisant pour rappeler aux économies les plus avancées du monde leur promesse non respectée de mobiliser l’équivalant de 100 milliards de dollars américains de financement, par an, pour l’atténuation des changements climatiques.
Mais cela suffira-t-il à compenser les 6.000 MW de capacité de production d’électricité à partir de gaz que nous ne construisons pas? Cela suffira-t-il à éliminer les coupures de courant qui ont marqué les entreprises du Nigéria, obligeant la plupart d’entre elles à acheter des générateurs de diesel afin de pouvoir continuer à fonctionner? Cela suffira-t-il à faire des pannes de courant un élément du passé pour les citadins qui ne demandent qu’une meilleure vie pour leurs familles? Cela suffira-t-il à fournir de l’électricité aux communautés rurales qui doivent encore être connectées au réseau national?
De plus, cela suffira-t-il à compenser les revenus que le Nigéria devra sacrifier s’il ne monétise pas une ressource naturelle précieuse? Cela suffira-t-il à compenser tous les emplois qui ne seront pas crées dans les champs gaziers et les centrales électriques? Cela suffira-t-il à soutenir les installations industrielles qui auraient pu utiliser le gaz en tant que combustible?
Une autre question: que se passera-t-il si nous ne laissons pas tout ce gaz dans le sol, si nous le développons et en tirons profit?
Si le Nigéria développe son gaz, il sera capable de gagner plus. Il sera capable de produire plus d’électricité et de mettre fin aux coupures et pannes de courant. Il sera capable de fournir du gaz à des installations industrielles de taille. Il sera capable de produire suffisamment de gaz de cuisine (c’est-à-dire du gaz de pétrole liquéfié, LPG) pour garantir que les familles n’aient pas à dépendre du feu de bois ou du feu de charbon, pour préparer leurs repas, qui créent suffisant de pollution pour tuer des centaines et des centaines d’africains chaque année.
De plus, il sera aussi capable de tirer profit de sa ressource en énergie à faible émission de carbone, le gaz, qui a fait plus que tout autre combustible dans la réduction des niveaux d’émission dans les pays développés. Pourquoi le Nigéria devrait-il sacrifier cette opportunité?
Pourquoi le Nigéria devrait-il sacrifier les bénéfices du gaz?
La réponse de la Chambre Africaine de l’Energie: cela ne devrait pas être le cas. Le Nigéria ne devrait pas laisser son gaz dans le sol et courir le risque de vivre une transition énergétique qui priverait injustement ses citoyens d’énergie et d’opportunités. Notre Président Exécutif, NJ Ayuk, a admirablement plaidé en faveur de cela, aujourd’hui, durant le «Gas Exporting Countries Forum Workshopon Gas», suite à l’invitation de Yury Sentyurin, le Secrétaire Général.
Le Nigéria ne devrait être sous aucune pression pour pouvoir faire ses propres choix.
Distribué par APO Group pour African Energy Chamber.
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