111 journalistes tués en 2025

Cent onze journalistes ont été tués en 2025, selon le dernier rapport de la Fédération internationale des journalistes publié à l’approche de la Journée des droits humains. Près de la moitié de ces morts, 46 %, ont eu lieu à Gaza, en Palestine, signe d’une année encore une fois particulièrement meurtrière pour la profession. Depuis 1990, la FIJ a recensé 3 156 journalistes et professionnels des médias tués, soit une moyenne de 91 morts par an.

Pour la troisième année consécutive, le Moyen-Orient et le monde arabe sont la région la plus touchée, avec 69 morts, dont 51 journalistes palestiniens, principalement à Gaza. L’attaque du 10 août contre une tente de reporters près de l’hôpital Al Shifa, qui a coûté la vie au reporter d’Al Jazeera Anas Al-Sharif et à cinq autres professionnels, illustre la violence extrême de ce conflit. Au Yémen, une attaque contre les bureaux du journal 26-Septembre a tué 13 journalistes, l’une des pires attaques jamais dirigées contre un organe de presse.

En Asie-Pacifique, la FIJ dénombre 15 journalistes assassinés, notamment en Inde, au Pakistan, aux Philippines et en Afghanistan. Le meurtre du journaliste indien Mukesh Chandrakar, battu à mort pour ses reportages, symbolise la brutalité de ces violences. La région reste aussi la première prison au monde pour les journalistes, avec 277 détenus, dont 143 en Chine, loin devant le Myanmar et le Vietnam.

L’Europe enregistre 10 meurtres, dont huit en Ukraine, un en Russie et un en Turquie. Le rapport souligne le recours croissant aux drones pour cibler directement les journalistes ou leurs véhicules. Les Ukrainiens Olena Hramova, Yevhen Karmazin et Tetyana Kulyk, le Français Antoni Lallican et le Russe Ivan Zuev figurent parmi les victimes. Parallèlement, 149 journalistes sont emprisonnés sur le continent, un record depuis 2018.

En Afrique, neuf professionnels des médias ont été tués, principalement au Soudan, épicentre d’un conflit où les reporters sont régulièrement pris pour cible. Le Mozambique, la Somalie et le Zimbabwe comptent chacun un mort. Vingt-sept journalistes demeurent emprisonnés sur le continent, l’Érythrée conservant le triste record du plus grand nombre de détenus.

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Les Amériques totalisent huit meurtres. Le Mexique et le Pérou sont les pays les plus dangereux de la région, avec trois journalistes assassinés chacun, tandis que la Colombie et l’Équateur comptent un mort. Six journalistes y sont emprisonnés, dont quatre au Venezuela.

533 journalistes emprisonnés

Au total, 533 journalistes sont actuellement derrière les barreaux – dont le Français Christophe Gleizes en Algérie –, contre 516 en 2024, année où 122 morts avaient été recensés. Pour la présidente de la FIJ, Dominique Pradalié, cette double hausse des assassinats et des emprisonnements, et l’absence de réaction des gouvernements, imposent l’adoption d’un instrument international dédié à la protection des journalistes et la fin de l’impunité.