Mariam Cissé était connue pour ses vidéos qu’elle partageait sur TikTok à propos de sa ville de Tonka, située dans la région de Tombouctou, au nord du Mali. La jeune fille comptait plus de 90 000 abonnés sur la plateforme. Son exécution, vendredi 7 novembre 2025, a suscité un vif émoi dans le pays, explique l’Agence France-Presse (AFP). Le Mali est dirigé par une junte militaire depuis le coup d’État de 2021 et confronté depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire doublée d’une crise économique.
Accusée d’informer l’armée malienne
« Ma sœur a été arrêtée jeudi par les djihadistes » qui l’accusaient « d’informer l’armée malienne de (leurs) mouvements », a raconté son frère à l’AFP. « Le lendemain, ils l’ont amenée à Tonka à moto sur la place de l’indépendance (et) ils l’ont fusillée. J’étais dans le public », a-t-il poursuivi. Une source sécuritaire sous couvert d’anonymat interrogée par l’AFP, dénonce « une barbarie », avant d’ajouter « Mariam Cissé a été assassinée sur une place publique de Tonka vendredi par les djihadistes qui l’accusaient de les avoir filmés pour le compte de l’armée malienne. » Un élu local a confirmé à l’AFP son exécution qu’il a qualifiée « d’acte ignoble ».
Depuis 2012, une crise sécuritaire frappe le Mali
Le Mali est confronté depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires, explique l’AFP. Cette crise sécuritaire s’ajoute à une grave crise économique. Ces dernières semaines, les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) ont imposé jusqu’à Bamako (capitale du Mali) un blocus sur les importations de carburant, paralysant l’économie du pays, enclavé. Le JNIM resserre également l’étau sur le régime militaire, de plus en plus fragilisé.