Saly : 5 élus municipaux, dont trois adjoints au maire, écroués après un projet d'incendies criminels
Un conflit foncier à Saly Portudal a pris une tournure judiciaire dramatique avec l’incarcération, ce mardi, de six personnalités municipales, dont trois adjoints au maire. Poursuivies pour incitation à la violence, troubles à l’ordre public, participation à une manifestation non autorisée et destruction de biens, rapporte L'OBS, elles ont été placées sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Mbour. Les prévenus sont P. Seck, première adjointe au maire, B. "Babou" Guèye, deuxième adjoint, I. Djigal, adjoint au maire, F. D. Sané, conseiller municipal, B. Dieng, conseiller municipal, ainsi que N. Fall, agent de crédit et président de la zone 7C.
À l'origine de cette affaire, la décision de la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques (Sapco) d’organiser sa foire annuelle, à partir du 20 décembre, sur un terrain situé face à ses locaux. La mairie de Saly Portudal s’y oppose fermement, arguant que ce site est destiné à la construction d’un centre de santé. Après une première manifestation dispersée par la police, les élus contestataires ont créé un groupe WhatsApp privé pour organiser leur plan d’actions.
C’est dans ce cadre qu’ils ont, selon les investigations, planifié des attaques violentes, envisageant notamment d’incendier des hôtels, le siège de la Sapco, des infrastructures de la foire et des artères de la ville. Leurs échanges, d’une grande virulence, s’en sont également pris verbalement au commissaire de police et au sous-préfet de Sindia. Les deux sont, en sus, traités de tous les noms d’oiseaux.
Ignorant que leurs conversations audios avaient fuité et étaient parvenues aux autorités qu’ils critiquaient, les membres du groupe ont partiellement mis leurs plans à exécution. Ils ont allumé des feux dans certaines rues et vandalisé des stands de la foire. Interpellés puis libérés sur convocation dans un premier temps, les six mis en cause ont été entendus une seconde fois, ce mardi. Confrontés à la preuve de leurs échanges, ils auraient reconnu les faits et présenté leurs excuses. À l’issue de leur garde à vue, le parquet de Mbour a requis et obtenu leur incarcération.