Saly : trois vigiles jugés après le cambriolage de six boutiques

Le Tribunal de Grande Instance de Mbour a examiné ce jeudi une affaire pour le moins troublante : le cambriolage de six boutiques situées dans une résidence de Saly, survenu en pleine nuit, sous la surveillance de trois gardiens désormais placés au centre des accusations. M. Cissé, M. S. Touré et A. Seck, tous employés comme vigiles dans l’établissement, sont poursuivis pour vol avec effraction commis de nuit dans l’exercice de leur fonction. Selon les premiers éléments de l’enquête, les malfaiteurs ont opéré en brisant des fenêtres en bois et en fer pour pénétrer dans les boutiques ciblées.

Le butin emporté est estimé à plusieurs centaines de milliers de francs CFA : 66 000 F, 953 000 F, 150 000 F, ainsi que divers objets et marchandises. Fait intrigant : aucun des trois gardiens n’a alerté les forces de l’ordre, alors même que le cambriolage s’est étendu sur plusieurs boutiques et s’est déroulé sur une longue durée. Une inaction qui a immédiatement suscité des soupçons. À l’audience, l’un des prévenus, A. Seck, a tenté de se défendre en soutenant qu’il s’était absenté brièvement en raison d’un malaise : « Je souffrais de diarrhée », a-t-il déclaré au juge. Les gardiens ont également expliqué que seuls trois des quatre postes de surveillance étaient occupés ce soir-là. Parmi les victimes entendues, F. Thiandoum a décrit un mode opératoire particulièrement élaboré. Elle affirme que sa boutique a été cambriolée aux environs de 00 h 48 : « L’individu est entré par la fenêtre. Il a utilisé le rideau pour cacher son visage et a pris une raclette pour orienter la caméra vers un angle mort. Nous avons juste fait notre plainte, et c’est la police qui les a arrêtés », a-t-elle raconté.

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L’avocate de cette dernière a exprimé de vives réserves quant à la version des gardiens. Pour elle, leur manque de réaction ne peut être fortuit , « Comment des individus peuvent-ils entrer, casser plusieurs fenêtres, opérer pendant près de deux heures et repartir sans que vous n’entendiez rien ? Surtout que l’un des postes de garde donne directement sur les magasins. Ceux qui ont agi connaissent parfaitement les lieux et les angles morts des caméras », a-t-elle dénoncé. L’avocate a sollicité 3 millions de francs CFA en dommages et intérêts pour sa cliente. Le parquet, estimant que les faits sont graves et entachent gravement la confiance accordée aux gardiens, a requis l’application stricte de la loi. Les trois prévenus seront fixés sur leur sort le 16 décembre prochain, date à laquelle le tribunal rendra son verdict.