Les interpellations ont eu lieu à Ouagadougou au terme d’une enquête sur des «activités contraires aux intérêts de l’État». Les huit humanitaires, composés de six femmes et deux hommes, sont accusés d’avoir transmis à des «entités étrangères» des données jugées sensibles sur la situation sécuritaire du pays. Le ministre de la Sécurité, Mahamoudou Sana, a confirmé que les personnes arrêtées «répondaient à des interrogations sur la collecte et la transmission d’informations confidentielles». Il a ajouté que «l’enquête suit son cours» et que les suspects sont «traités conformément aux lois en vigueur».
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Un malentendu, selon l'ONU
Dans un communiqué publié à Amsterdam, la direction de Insight Sharing and Resilience a rejeté en bloc les accusations. «Nous ne faisons que notre travail humanitaire. Nos activités consistent à évaluer les besoins des populations vulnérables et non à fournir des renseignements à des États étrangers», a déclaré la directrice régionale, Mme Neal. L’organisation a exigé la libération immédiate de ses collaborateurs et demandé aux autorités burkinabè de respecter les conventions internationales relatives à la protection du personnel humanitaire.
Parmi les personnes détenues figure Mahammetou Sarr, une analyste de terrain de nationalité sénégalaise, âgée d’une trentaine d’années. Basée à Ouagadougou depuis deux ans, elle coordonnait plusieurs projets d’évaluation humanitaire dans la région du Sahel. Selon ses collègues, elle est connue pour son professionnalisme et son engagement en faveur des populations déplacées. La nouvelle de son arrestation a suscité une vive émotion à Dakar. Des Ong de défense des droits humains, dont la Raddho et Amnesty Sénégal, ont appelé les autorités sénégalaises à intervenir pour garantir sa sécurité et sa libération rapide.
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Dakar réagit
Une source diplomatique sénégalaise, jointe par téléphone, a confirmé que des démarches consulaires sont en cours auprès des autorités burkinabè. «Nous suivons la situation de très près. Les autorités de Ouagadougou ont été saisies pour obtenir des clarifications et un accès consulaire à notre compatriote», a indiqué la même source. Le ministère des Affaires étrangères du Sénégal n’a pour l’heure publié aucun communiqué officiel sur l’affaire, mais un responsable du département a assuré que «toutes les dispositions nécessaires seront prises pour protéger la citoyenne sénégalaise concernée».