L'audit du secteur minier diligenté par le ministre de l'Energie, du pétrole et des mines a prouvé de graves dysfonctionnements dans la gestion des permis d'exploitation au Sénégal. Le ministre Birame Souléye Diop parle de déséquilibre qui sépare la réalité du terrain des données officielles, avec la découverte de centaines de sites illégaux. Birame Souléye Diop a révélé des chiffres alarmants. Il l’a fait savoir en conférence de presse, en prélude du lancement des journées portes ouvertes (Jpo) du secteur minier qui aura lieu du 18 au 26 septembre. «Sur les 800 sites d'exploitation recensés sur le terrain, seuls 600 disposent de permis délivrés par l'État. Les 200 autres sont des sites clandestins», a-t-il démontré. Il ajoute qu'il existe des «titres inactifs et 212 dossiers sous réserve».
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Sur les 800 sites d'exploitation recensés sur le terrain, seuls 600 sont conformes
Ainsi, sur 1 153 titres examinés, seules 94 demandes ont été jugées recevables, soit un taux de conformité de 8,15 %. L’audit de terrain a permis la visite de 848 sites miniers, dont 620 disposaient de documents administratifs réguliers. Mais les enquêteurs ont également mis à jour 228 sites clandestins et 275 titres inactifs. Au-delà de ces chiffres, l’audit a révélé plusieurs dysfonctionnements : exploitation de titres expirés, absence de renouvellement, titres non enregistrés au cadastre, octroi irrégulier par dérogation aux procédures établies. À cela s’ajoutent le non-paiement de taxes et redevances ainsi que la non-exécution d’engagements contractuels par certains opérateurs.
Face à ses multiples irrégularités, le gouvernement est dans l'optique d'assainir le secteur minier et de prendre des mesures rigoureuses. Les intérêts des opérateurs, des communautés locales et de l'État du Sénégal seront protégés. Le ministre a également déclaré que les populations touchées par ces activités seront désormais pleinement associées à la chaîne de valorisation. Il a persisté sur la nécessité d'une transparence totale pour les réformes. Les journées portes ouvertes, organisées pour la première fois simultanément dans cinq pôles géologiques (Thiès, Kaolack, Ziguinchor, Kédougou et Matam), s’inscrivent dans cette dynamique.
Un assainissement du portefeuille minier
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Et dans un souci d’accompagnement du secteur privé national, le ministère a instauré une période exceptionnelle de régularisation de 60 jours. Cette mesure, qui n’existe pas dans la législation actuelle, offre aux opérateurs une dernière chance de mettre leurs dossiers en conformité avant d’éventuelles sanctions. «Cette période a été instaurée par souci d’accompagnement et de soutien au secteur privé national», a précisé le ministre, soulignant la volonté gouvernementale de favoriser le dialogue plutôt que la répression.


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