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Khalil Thiam, de son nom d'artiste a été arrêté à Zac Mbao, suivie de son placement sous mandat de dépôt et de sa condamnation à une peine de prison ferme. Dans un entretien avec L'OBS, il se confie sur son séjour carcéral…
"Ces 15 jours en prison, c’est pour moi l’équivalent de 15 ans d’expérience
"J’avoue que c’était difficile quand même. Etre privé de sa liberté, de ses mouvements, il n’y a rien de plus dur. Quelles que puissent être les conditions dans lesquelles tu es détenu, rien ne vaut la liberté d’aller et de venir. J’ai énormément appris de ces 15 jours en prison. Pour moi, c’est l’équivalent de 15 ans d’expérience. J’ai appris ce que je ne connaissais pas. J’ai maintenant une autre vision de la vie et je sais qu’elle ne se résume pas à se lever le matin, prendre sa douche, s’habiller et aller vaquer à ses occupations. Au final, ce n’est que du positif. Tous les jours, sans forcément nous en rendre compte, on pose des actes susceptibles de nous ouvrir les portes de la détention. Cependant, on n’y prend pas conscience. Ce sont des faits minimes, mais qui peuvent être considérés comme condamnables."
"Ce qui m'a le plus marqué dans l’univers carcéral"
"Durant tout mon séjour, il faut dire que je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer ou de ressentir de la solitude. J’y ai trouvé de belles personnes qui m’ont accueilli à bras ouverts. Ça, c’est grâce à la série «Baabel», dans laquelle je joue actuellement et tiens un rôle principal. Les détenus en sont férus. A la limite, ils vénèrent la série et me l’ont bien montré. Lorsque la diffusion commence, on ordonne le silence. Celui qui s’évertue à bavarder, le maître de chambre le sort automatiquement. J’y ai fait des rencontres qui m’ont aussi marqué. Des hommes dignes dans l’épreuve, de vrais guerriers et de véritables croyants. Ils sont parvenus malgré tout, à créer leur propre ambiance à l’intérieur de la prison. Quand tu arrives, tu ne te sens pas exclu."
"J'étais logé à la Chambre 48 puis la 6"
"Ils sont pratiquement tous des inconditionnels de «Baabel» et de Khalil Thiam. Dieu a voulu que je me retrouve en leur sein. La plupart d’entre eux m’ont encouragé, donné de la force et aidé à vivre cette épreuve le plus sereinement possible. Je salue et remercie au passage, les détenus de la chambre 6 où j’ai séjourné la plupart du temps. Nous étions 9 dans la chambre et c’était comme une famille. Avant cela, j’étais dans la chambre, 48. Elle était plus grande et contenait près de 200 personnes. Là-bas également, avec le peu de temps que j’y suis resté, on m’a réservé un accueil chaleureux."
"Les conditions carcérales sont très difficiles"
"Il y a des personnes qui vivent un vrai calvaire en prison. Particulièrement, ceux qui y croupissent depuis des années dans l’attente de leur sort. J’ai vu des jeunes qui y sont depuis plus de 5 ans sans que leur dossier n’avance. Tous les soirs, ils se couchent avec l’espoir d’être entendus ou de passer en jugement. Les matins, ils se réveillent avec cette même espérance, sans que cela ne se concrétise. Malheureusement, les jours se suivent et se ressemblent. Les années passent et ils n’ont aucune idée de ce que sera leur sentence. Et parmi ces gens, il y a peut-être des innocents qui n’ont rien fait, qui, par des concours de circonstances, se sont retrouvés entre ces quatre murs. D’autres étaient au mauvais endroit, au mauvais moment. Cela aurait pu être plus acceptables pour eux, s’ils avaient été jugés et condamnés à une peine."