Elle n’a jamais caché son soutien à Adji Sarr dans l’affaire qui l'opposait à Ousmane Sonko. Interrogée par L’OBS, Gabrielle Kane reparle de cette affaire de mœurs qui a tenu en haleine le Sénégal pendant quatre ans : « Avec une conscience tranquille, malgré une amertume face aux critiques. Je n’ai ni regret ni remords sur mes choix, y compris celui-ci. Je reste fidèle à ce que je suis, même si cela implique de naviguer dans des eaux parfois troubles »
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« Pourquoi mon silence ? »
Elle explique son silence et pourquoi elle a pris ses distances : « Il y a un temps pour tout. Je ne me suis jamais retirée de la cause des femmes, elle m’habite profondément, et Debbo en est une illustration. Mais certaines expériences m’ont marquée. Quand la justice sénégalaise m’a condamnée pour diffamation après avoir défendu une femme victime de violence, en me demandant de payer une amende à la personne concernée, j’ai reçu cela comme un véritable coup de poignard. Je me suis sentie trahie par une institution qui, à mon sens, devait protéger les victimes ».
Elle rembobine : « Aujourd’hui, cet homme circule librement, malgré une plainte pour viol qui n’a pas avancé depuis plus de trois ans. Et je ne vous parle même pas de l’affaire Lissa Tine, où les dysfonctionnements et l’injustice restent encore très présents. » « Mais à quoi bon se battre quand la violence faite aux femmes est si souvent bafouée », s’interroge la féministe.
«Adji Sarr et moi, nos vies demeurent liées»
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Elle précise qu’elle a toujours des nouvelles d’Adji Sarr. « Oui bien sûr toujours, j’ai de ses nouvelles. Nos vies demeurent liées et plus que les gens peuvent le penser. »
«Le mandat d’arrêt contre moi »
Certains médias avaient évoqué un mandat d’arrêt international à son encontre et parlé d’elle comme d’une «fugitive». Elle répond : « Lorsque ce mandat d’arrêt a été émis, j’ai moi-même écrit à la juge d’instruction pour me mettre à sa disposition. Je me suis rendue en France, malgré le mandat d’arrêt international, afin de faire face à la situation. Aujourd’hui, ce mandat a été levé, même si la procédure n’est pas encore terminée. »
« Je suis beaucoup plus courageuse »
Elle poursuit : « Je ne suis pas un «homme» à qui l’on imputerait automatiquement la fuite ou la peur. Je suis une femme, et en général, nous sommes beaucoup plus courageuses ! Malheureusement, les gens aiment transformer leurs désirs ou leurs fantasmes en réalités. Oui, je voyage, et je passe toujours par l’aéroport, enfin, pour l’instant… »