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Soriba Kouyaté, le 1/2 milliard volé, ses enfants exclus de l'école, 3 de ses proches disparus

L’artiste cambrioleur des Vip, Soriba Kouyaté croupit depuis dix mois dans les geôles de Rebeuss. Un isolement que son père, Moussa Kouyaté, vit comme une lente agonie.
Soriba Kouyaté
Soriba Kouyaté

Soriba Kouyaté a été arrêté pour une série de vols ayant engendré un butin estimé à plus de 500 millions de FCFA. Il a été aide dans ses actes délictuels par son acolyte, Abdoulaye Sow. Leur dernier fait d'arme : ils avaient réussi à cambrioler plusieurs appartements à Mermoz et à la Sicap-Foire entre 2022, 2023 et 2024. Aujourd’hui, c’est le silence qui entoure El Hadji Soriba Kouyaté. Un silence de murs, de barreaux, de soupirs étouffés derrière les hauts murs de Rebeuss, où il croupit depuis 10 mois. 

L'adresse au Président Diomaye et au PM Sonko

À travers son père, l’artiste adresse un cri du cœur au président de la République, au Premier ministre Ousmane Sonko et au ministre de la Justice. «Nous avons confiance en la justice sénégalaise », souligne son papa Moussa Kouyaté, tout en rappelant que son fils est détenu sans preuve tangible. «Depuis que je suis arrivé ici, j’ai remué ciel et terre, j’ai frappé à toutes les portes. Rien. On m’a écouté poliment, puis on m’a oublié. C’est comme si mon fils n’existait plus. Il demande juste à être jugé. C’est tout », répète Moussa. Nous sommes en janvier 2025. Une demande de liberté provisoire est déposée, acceptée par le magistrat, mais «l’opposition du procureur» bloque tout.

«Le juge avait compris que le dossier ne tenait pas. Il a accepté la demande. Et puis, du jour au lendemain, on nous dit que le procureur s’y oppose. Sans justification. Sans explication.» Un coup de massue pour une famille déjà au bord de l’épuisement moral. Moussa Kouyaté raconte aussi l’absence glaçante de l’avocat principal, celui à qui il avait pourtant confié la défense de son fils. Depuis son arrivée au Sénégal, Moussa Kouyaté se heurte à un système kafkaïen : un avocat invisible qui a pourtant empoché un acompte, des non-réponses, et surtout, une détention sans procès. «Je voulais saisir le bâtonnier, mais j’ai décidé de concentrer d’abord mes efforts sur la libération de mon fils. L’avocat m’avait déclaré que le dossier était vide, puis il a disparu, il ne prend même plus mes appels», déplore-t-il.

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Ses enfants exclus de leurs écoles, trois de ses proches ont disparu

Les conséquences de cette incarcération s’étendent bien au-delà des murs de la prison, d’après sa famille. Ses enfants, informe-t-on, ont été exclus de leurs écoles, trois proches ont disparu dans la tourmente en plus d’une réputation laminée. «Je demande que mon fils soit jugé, et non qu’on le juge pour son passé, ou qu’on lui accorde enfin la liberté provisoire en attendant ce procès. Il a certes commis des erreurs mais, il a appris de ses erreurs», implore le père, dont la voix tremble sous le poids de la peine. 

Soriba nie être mêlé à ce cambriolage portant  sur 550 millions 

Depuis la prison, Soriba Kouyaté clame son innocence. «Je ne suis mêlé ni de près, ni de loin à cette affaire», répète-t-il inlassablement au papa. C’est à l’aéroport que tout bascule en juillet dernier. A la suite de plaintes pour cambriolage dans plusieurs appartements à Mermoz et à la Sicap Foire, entre 2022, 2023 et 2024, Soriba Kouyaté est cueilli par le commissariat spécial de l’Aéroport Blaise Diagne (Aibd) de Diass avant d’être remis à la Division des investigations criminelles (Dic) le lendemain. 

L'accusation d'un enfant de 9 ans comme témoin clé

Cependant, il a été formellement identifié par le petit-fils de Saye Diokhané. «C’est un garçon de 9 ou 10 ans, depuis l’Italie, qui aurait désigné mon fils par appel vidéo. Il est maintenu en prison, sans preuve solide, sur la base du témoignage de l’enfant. Selon ses propos, il aurait investi leur domicile, avant d’emporter la somme de 550 millions. Soriba, c’est une personnalité publique, n’importe qui peut le reconnaître. S’il avait commis ce dont on l’accuse, il aurait quand même pris la peine de cacher son visage.»

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