Une pilule sans hormones pour bloquer la production de spermatozoïdes
Le principe actif de YCT-529 agit en bloquant le récepteur à l'acide rétinoïque alpha (RAR-a), un métabolite de la vitamine A essentiel à la production de spermatozoïdes. Selon les auteurs de l'étude publiée dans Communications Medicine, ce récepteur constitue une cible idéale : des souris génétiquement modifiées pour ne pas l’exprimer sont stériles mais en bonne santé, et la stérilité est réversible. Le médicament a été administré en dose unique à 16 hommes adultes vasectomisés, à jeun ou après un repas riche en graisses. Aucune modification n’a été observée sur les niveaux d’hormones sexuelles, la fréquence cardiaque, la libido ou l’humeur. Les concentrations dans le sang restent suffisantes pour une prise quotidienne, et le médicament est resté stable jusqu’à 75 heures après administration.
Le fonctionnement de cette pilule a la particularité de ne pas être basé sur les hormones
Une bonne tolérance confirmée par les premiers résultats
L’étude rapporte que le YCT-529 est globalement bien toléré. Aucun effet indésirable grave n’a été constaté, et les troubles mineurs observés (comme des légers maux de tête ou infections respiratoires) se sont résolus sans traitement. Une arythmie cardiaque transitoire, asymptomatique et isolée a été observée chez un patient, sans incidence clinique. Les chercheurs notent que l’administration à jeun ou en période post-prandiale modifie peu la biodisponibilité du produit. Le médicament a atteint des concentrations sanguines comparables à celles qui se sont révélées efficaces chez la souris et les primates non humains.
pilule contraceptive -illustration-
Une avancée attendue dans la contraception masculine
Près d’une grossesse sur deux dans le monde reste non prévue. Les méthodes contraceptives masculines sont aujourd’hui limitées aux préservatifs et à la vasectomie. Selon les chercheurs, YCT-529 pourrait devenir la première pilule masculine réversible, sans hormones, et sans impact notable sur la santé générale.Les prochaines phases d’essais cliniques devront évaluer l’efficacité contraceptive sur plusieurs semaines de traitement continu. Les auteurs estiment que si les résultats se confirment, un schéma posologique quotidien pourrait suffire. C’est une étape clé pour une meilleure répartition des responsabilités contraceptives entre les sexes.