Une baisse du taux de détection sans IA
L’étude, menée dans quatre centres médicaux en Pologne, a analysé 1 443 coloscopies réalisées sans IA sur un total de 2 177 procédures. Les chercheurs ont observé que le taux de détection des adénomes passait de 28,4 % avant l’introduction de l’IA à 22,4 % après que les endoscopistes aient pris l’habitude de l’utiliser. Ce phénomène, qualifié de « deskilling », s’explique par une tendance à se reposer sur l’outil, réduisant ainsi l’attention, la concentration et la confiance diagnostique lors des examens sans assistance.
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Comprendre le risque de « deskilling »
Selon les auteurs, l’exposition continue aux systèmes d’aide à la décision peut altérer la mémoire visuelle, modifier le balayage du regard et affaiblir la reconnaissance des motifs pathologiques. Ce mécanisme est comparé à l’« effet Google Maps », où la dépendance à un outil réduit la capacité à naviguer seul. Les experts recommandent d’intégrer des sessions régulières de coloscopie sans IA pour entretenir les compétences et prévenir une perte d’expertise.
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Vers un encadrement de l’usage de l’IA en endoscopie
Si l’IA reste un outil précieux pour améliorer la détection, les auteurs appellent à mettre en place des lignes directrices pour surveiller les performances, sensibiliser les praticiens et équilibrer l’usage de l’IA avec des pratiques autonomes. De futures études croisées, combinant mesures comportementales et résultats cliniques, sont jugées nécessaires pour évaluer l’impact à long terme sur les compétences médicales.
SOURCE : PasseportSanté