Nouvel épisode dans le dossier explosif de la gestion des fonds alloués à la lutte contre la pandémie. Aïssatou Sophie Gladima Siby, ancienne ministre des Mines et de la Géologie, a été entendue ce mercredi 12 juin 2025 par la Haute Cour de justice, dans le cadre des poursuites visant plusieurs membres de l’ex-gouvernement. Selon les informations recueillies, l’audition au fond s’est déroulée en présence de quatre avocats représentant la défense : Me François Sarr, Me Baboucar Cissé, Me Antoine Mbengue et Me Michel Simel Basse. L’objectif est de faire la lumière sur l’utilisation de 193 millions de FCFA du Fonds Force-Covid affectés à un projet d’intérêt public dans la région de Kédougou.
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À l’origine de l’affaire, un projet de centre gravimétrique destiné aux orpailleurs impactés par la crise sanitaire. La société SCGI, représentée par M. Ibrahima Issa, avait été chargée de l’exécution du marché. Entendu d’abord comme témoin, ce dernier a affirmé avoir acquis et livré le matériel, précisant qu’il n’attendait que la disponibilité du terrain de la part de l’État pour lancer la construction. Sur les 193 millions évoqués, 119 millions auraient été engagés dans l’achat du matériel, tandis que les 73 millions restants sont toujours en possession de M. Gassama, un intermédiaire dans le dossier. D’après la défense, cette somme pourrait être reversée au Trésor public dès finalisation des procédures administratives.
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Quant à l’ex-ministre, elle nie fermement toute implication directe ou détournement de fonds. Me Baboucar Cissé insiste : « Mme Gladima ne connaît même pas l’exécutant du marché. Ils ne se sont jamais rencontrés. » Selon ses avocats, la seule raison de son maintien en détention serait liée à l’inachèvement de la procédure de restitution des fonds. La défense espère une évolution favorable du dossier dans les jours à venir. « Si les formalités sont accomplies, elle devrait être blanchie et libérée prochainement », a déclaré Me Cissé.
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La comparution de Sophie Gladima devant la Haute Cour de justice marque une étape décisive dans le dossier sensible des fonds Force-Covid, devenu emblématique des enquêtes de redevabilité lancées contre les anciens dignitaires du régime précédent. Si la justice cherche à établir les responsabilités, la défense, elle, dénonce une détention basée sur des lenteurs administratives plus que sur des faits établis. La décision finale de la juridiction sera scrutée avec attention, tant l’affaire incarne les enjeux actuels de gouvernance et de transparence au Sénégal.