La main gauche enchaînée à son lit
Le drame s'est joué au quartier Darou Salam de la commune de Mbour le lundi passé. Lundi 19 mai, aux environs de 7H du matin, les sapeurs-pompiers et les limiers de la police centrale de Mbour sont avisés d’un incendie d’une rare violence par les membres de la famille Diouf du quartier Darou Salam. Le jeune Ousseynou Diouf, carreleur, a été retrouvé complètement calciné dans sa chambre, la main gauche enchaînée à son lit, renseigne L'OBS. Une mort atroce qui suscite moult interrogations.
La victime est décrite par sa famille comme un déficient mental
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La famille révèle aux forces de l’ordre que l’incendie s’est déclaré dans la chambre d’un des leurs répondant au nom de Ousseynou Diouf. Une fois sur place et au cours des constats d’usage, les policiers et les sapeurs-pompiers font une découverte terrifiante. Dans les décombres, ils trouvent le corps sans vie et complètement calciné du jeune homme, sa main gauche est enchaînée à son lit. Interpellé sommairement sur l’origine de cet incendie qui a réduit en cendres toute la chambre en paille de la victime, Birane Diouf, le père du défunt, ainsi que ses deux frères, Youssou et Boubacar, déclarent ignorer les causes du sinistre.
Ils confient cependant aux enquêteurs que c’est au petit matin qu’ils ont constaté qu’un incendie s’est emparé de la chambre de Ousseynou. Eux ont passé la nuit dans une autre chambre. Malgré tout, ils n’ont pas été réveillés par le feu. Alors que la dépouille du jeune homme est acheminée à la morgue de l’hôpital Thierno Mouhamadoul Mansour Barro de Mbour, Birane et ses deux fils sont conduits dans les locaux du commissariat central de la police. Face aux enquêteurs, les trois hommes soupçonnés d’être mêlés à la mort du jeune carreleur, nient toute implication.
Les aveux horribles des deux frères
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Cependant, d’après une source judiciaire proche de l’enquête, les deux frères ont reconnu avoir enchaîné le défunt au lit dans sa chambre pour l’empêcher de faire du mal à leur géniteur. Ils décrivent ainsi Ousseynou comme souffrant d’une «déficience mentale» qui le poussait à s’en prendre violemment à leur papa. D’après leurs témoignages, le défunt, non content de proférer des injures, menaçait aussi ce dernier de mort. Ainsi à son retour à la maison familiale, après une cavale de trois jours, les frères Diouf auraient préféré prendre les devants et l’ont enchaîné à son lit, en attendant de l’emmener dans une structure psychiatrique pour le soigner.
Concernant l’incendie qui s’est déclaré, tous les membres de sa famille ont dit ignorer son origine. D’ailleurs, ils n’ont à l’unanimité entendu aucun bruit susceptible de les réveiller. Des allégations qui ne semblent pas avoir convaincu les enquêteurs. Au terme de leur durée légale de garde à vue, Youssou et Boubacar Diouf ont été placés sous mandat de dépôt à la prison de Mbour. Tandis que leur papa Birane, d’un âge avancé, est placé sous contrôle judiciaire.