L’ex-dictateur Moussa Dadis Camara a été condamné mercredi à vingt ans d’emprisonnement pour crimes contre l’humanité, pour sa responsabilité dans le massacre du 28 septembre 2009 en Guinée
Sept autres accusés ont aussi été condamnés à des peines s’élevant jusqu’à la prison à perpétuité à l’issue d’un procès historique qui a duré près de deux ans.
Captain Moussa Dadis Camara (C) at Martyrs Place in Conakry October 2, 2009, during celebrations commemorating the Republic of Guinea's independence day. REUTERS/Luc Gnago
Le 28 septembre 2009, au moins 156 personnes ont été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines blessées, dans la répression d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry et ses environs, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Au moins 109 femmes ont été violées.
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Les exactions ont continué plusieurs jours contre des femmes séquestrées et des détenus torturés dans ce qui est considéré comme l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire contemporaine de la Guinée. Et les chiffres réels sont probablement plus élevés.
e capitaine Moussa Dadis Camara n’est pas « d’accord » avec la décision qui a été rendue ce 31 juillet 2024 à son encontre par le tribunal criminel de Dixinn, le condamnant à 20 d’emprisonnement pour crimes contre l’humanité.
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Dadis va attaquer la décision du juge
L’ancien président au moment du massacre commis au stade en septembre 2009 fera appel de ce verdict qualifié par sa défense d’« inique et dangereuse » pour l’avenir de la Guinée.
«Cette décision sera attaquée par voie d’appel », a annoncé maître Pépé Antoine Lamah, un des avocats du désormais condamné ancien chef d’Etat, rapporte Africaguinée.
La défense de M. Camara considère que la requalification des faits en crimes contre l’humanité viole ses droits, dès lors que cette question n’a pas été débattue lors du procès.