Au moins deux autres anciens responsables actuellement jugés comme le capitaine Camara pour un massacre perpétré en 2009 sous sa présidence ont également été extraits de la prison, selon ces sources, sans qu’apparaisse clairement si Moussa Dadis Camara s'était échappé de son plein gré.
L'assaut du commando a réveillé avant l'aube le centre de la capitale au son des armes automatiques. Un groupe de militaires masqués et lourdement armés est arrivé vers 04H00 (locales et GMT) devant la prison dont ils ont forcé les accès, a dit une source judiciaire sous le couvert de l'anonymat compte tenu de la sensibilité du sujet. Ils ont déclaré «être venus libérer le capitaine Dadis Camara», a-t-elle dit.
Emmené contre son gré ?
À l'intérieur, les assaillants, qui semblaient connaître les lieux, se sont dirigés vers la cellule du capitaine et l'en ont extrait ainsi que d'autres détenus pour les emmener vers une destination inconnue, a-t-elle ajouté. «Le procureur général m'a confirmé que mon client avait été sorti de prison par des hommes lourdement armés», a dit à l'AFP son avocat, Jocamey Haba, en évoquant la possibilité que son client ait été emmené contre son gré.
«Je continue de penser qu'il a été enlevé. Il a confiance en la justice de son pays, c'est pourquoi il ne va jamais tenter de s'évader», a-t-il ajouté en faisant référence au procès actuellement en cours. «Sa vie est en danger», a-t-il assuré.
Des tirs nourris d’armes automatiques avaient été entendus dans la nuit dans le quartier politico-administratif de la presqu’île de Kaloum, siège de la présidence, du gouvernement, des institutions, du quartier général de l’armée mais aussi de la prison centrale.
Moussa Dadis Camara, qui avait pris le pouvoir en décembre 2008 à la suite d’un coup d’État à la mort naturelle de Lansana Conté, au pouvoir depuis 1984, avait quitté le pays puis le pouvoir en janvier 2010 après une tentative d’assassinat. Il s’était réfugié au Maroc puis au Burkina Faso.