À Dakar, ce 15 octobre 2025, le Mouvement des enseignants de la Ligue démocratique (Moden/Ld) a rendu publics les chiffres alarmants sur le déficit en infrastructures scolaires. Les constats sont implacables : il y a un manque 46.600 salles de classe, un déficit colossal qui empêche des milliers d’enfants de suivre un enseignement dans des conditions décentes.
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6900 abris provisoires
À cela s’ajoute un manque criant de 320.000 tables-bancs à l’horizon 2025, selon les projections du mouvement. Pendant ce temps, 6900 abris provisoires — souvent faits de paille, de zinc ou de tôle — continuent d’accueillir des élèves, exposés à la chaleur, à la poussière et à l’insécurité.
Le tableau s’assombrit davantage avec les infrastructures : 7033 écoles sans électricité, 2256 privées de points d’eau, et 5862 dépourvues de clôtures de sécurité.
7033 écoles sans électricité, 2256 privées de points d’eau
Des données que le Moden/Ld qualifie de «révélatrices d’un dysfonctionnement profond et persistant dans la gouvernance du système éducatif national». Pour le mouvement, ces chiffres ne sont pas de simples statistiques, mais le reflet d’une urgence nationale ignorée. «L’école sénégalaise se meurt dans le silence, alors qu’elle devrait être le socle du développement et de la souveraineté intellectuelle», souligne la déclaration. Le Moden/Ld appelle ainsi à une intervention d’urgence de l’État, non par des mesures ponctuelles, mais par des réformes structurelles et durables.
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Le mouvement dénonce également la lenteur dans la résolution de dossiers pendants, notamment la situation des décisionnaires et la surimposition des rappels d’intégration et de validation, qui affectent la motivation du corps enseignant. Malgré ce constat sévère, les enseignants de la Ld saluent certaines initiatives positives, notamment l’interdiction du téléphone portable à l’école, jugée «salutaire et courageuse». Mais là encore, le Moden/Ld insiste : sans infrastructures solides, sans enseignants motivés, sans respect des engagements de l’État, «aucune réforme ne pourra sauver l’école publique».