50% des Sénégalais se considèrent comme pauvres et 8% très pauvres

Cette perception des ménages sénégalais sur leur propre niveau de pauvreté a été révélée par le rapport final de l’ANSD sur "l'Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages" (EHCVM) au Sénégal. Si cette perception des ménages est loin d'être précise en raison du fait que la pauvreté est un phénomène multidimensionnel, elle traduit toutefois des conditions de vie difficiles pour ces ménages.

C'est pourquoi, appréhendant la pauvreté sous l'angle du revenu, l'EHCVM a fait ressortir que le taux de pauvreté monétaire au Sénégal est estimé à 37,8% en 2018/2019, contre 42,8% en 2011, soit une baisse de 5 points de pourcentage (PDP). Malgré cette baisse, le nombre de pauvres au Sénégal a enregistré une augmentation sur la période, passant de 5 832 008 en 2011 à 6 032 379 en 2018, du fait de la croissance démographique.

Soulignons que la pauvreté monétaire est la situation d'une personne qui ne dispose pas du minimum de revenus nécessaires pour satisfaire ses besoins fondamentaux, en l'occurrence se loger, se nourrir, se vêtir. Le rapport précise en outre que la pauvreté est plus accentuée en milieu rural où elle est ressortie à 53,6% contre 19,8% pour le milieu urbain avec toutefois une baisse plus importante du niveau de pauvreté par rapport à 2011 (5,2 PDP contre 2,1 PDP pour le milieu urbain).

Les gens sont plus pauvres à Sédhiou

Quant au taux d'extrême pauvreté qui représente la proportion de personnes vivant avec moins de 2 dollars par jour, il est passé au Sénégal de 12,2% en 2011 à 6,8% sur la même période. Il ressort de l'analyse que les régions de Sédhiou (65,7%), Kédougou (61,9%), Tamba (61,9%), Kolda (56,6%), Kaffrine (53,%) et Ziguinchor (51,1%) sont les plus touchées. Rappelons que l'EHCVM réalisée au Sénégal est une initiative de la Commission de l'UEMOA et financée par la Banque mondiale. Elle a porté sur un échantillon large de 7 156 ménages.

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