À la découverte de Ablaye Faye, un jeune Sénégalais qui 'bouscule' la Fintech

Chef d'entreprise avec une expérience dans le développement et la mise en œuvre de produits numériques innovants dans les technologies financières, mobile money et d'autres industries, Ablaye Faye est un jeune qui compte dans l’écosystème numérique du Sénégal. Cette étoile montante de l’entrepreneuriat s'est prêtée à notre jeu de questions-réponses.

Ablaye Faye, CEO de Innov’Digital

Les fintechs couvrent les innovations numériques et les innovations technologiques en matière de modèles d’entreprise dans le secteur de la finance. En plein boom au Sénégal, les fintechs se ruent vers notre pays et cela peut être expliqué par plusieurs facteurs :

- Ouverture de nos banques à de nouveaux partenariats, axés sur les questions opérationnelles entre les banques et les fintechs.

- Faible taux de bancarisation de la population sénégalaise et africaine en générale.

- Augmentation de l'utilisation des services digitaux par les Sénégalais.

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- Structuration du réseau des agents de distribution.

- Avec une population totale de plus 16 millions composé de plus de 8 millions d'adultes avec 59% de pénétration de l'internet contre 100,7% sur le mobile.

Développer une fintech dans nos pays est très difficile compte tenu de la règlementation. En tant que fintech, on doit développer des offres innovantes qui sont en conformité avec la réglementation juridique, financière et fiscale en vigueur dans le pays. Le plus gros challenge est de pouvoir identifier ces autorités qui sont composées d’une dizaine d’institutions : BCEAO, DMC (Direction de la Monnaie et du Crédit), Direction de la microfinance, l’ARTP.

De plus la réglementation n’est toujours pas en phase avec nos réalités commerciales. Par exemple, si le crowdfunding (financement participatif) très en vogue est au cœur d’un projet, on risque de souffrir du monopole de nos banques sur le crédit et la réglementation qui tourne autour de l’appel public à l’épargne. À cela s’ajoute le dispositif autour de la signature électronique mise en place par l’agence de l’informatique de l’État peut être complexe à utiliser. Il faut beaucoup de temps pour dématérialiser des contrats et c’est très difficile pour une startup dont l’essence est la capacité de développer/boostraper des offres rapidement.

Aussi, une fintech a besoin de nouer des partenariats solides pour se développés et les startups ont un faible pouvoir de négociation face aux gros facturiers que sont : les entreprises telcos, institutions financières… Et cela est très dangereux pour les fintechs puisqu’il menace la viabilité du business model qui repose sur de faibles marges.

Le financement fait aussi partie des contraintes parce que les banques sont encore réticentes à financer des modèles économiques qui ne sont pas forcément maitrisés. Rappelons que la startup est toujours dans une recherche continue d’un modèle d’affaires viable. Les fonds de garantie ne sont pas toujours adaptés pour le financement des startups en early stage. Enfin, nous notons un cadre règlement presque inexistant des fintechs

Je n’aime pas me prêter à ce jeu, mais plutôt partager des expériences avec la communauté parce que je ne me considère pas comme un expert dans le domaine.

Si vous décidez d’entreprendre, faites-le avec passion ou ne le faites pas du tout. Sans doute les gens qui cherchent des idées pour se faire uniquement de l’argent ne réussissent pas aussi bien que ceux qui le font avec passion. Identifiez une solution à un problème défini, beaucoup de startups échouent parce que leurs produits ne règlent pas forcément un problème. Ne builder pas une solution qui, est à la quête d’un problème, mais builder une solution à un problème. Entourez-vous des meilleurs entrepreneurs, côtoyez-les et apprenez auprès d’eux. L’entrepreneuriat reste selon moi, le seul domaine où il n’y a pas d’échec. On gagne toujours ! Soit le projet réussit, soit on apprend de nos erreurs. Quoi qu’il en soit, on gagne en expérience ou en valeur. Mais le plus dur est de commencer !

Participer au développement et à la croissance des startups tout en mettant en place un environnement favorable au Sénégal ou les startups pourront naitre, grandir, accroitre et devenir des multinationales. Pourquoi pas ministre de l’Économie numérique chargé de l’innovation technologique et de la promotion des startups ? (Rire).

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