COVID-19: Affrontements au Sénégal contre le couvre-feu

Des manifestations teintées de violence ont éclaté mardi soir dans quatre villes sénégalaises à cause du couvre-feu imposé par le Président Macky SALL , provoquant un appel au calme de la part d'un grand dirigeant musulman, ont indiqué des sources.

COVID-19: Affrontements au Sénégal sur le couvre-feu

A Touba, un centre religieux à 200 kilomètres (120 miles) à l'Est de la capitale Dakar, trois véhicules de police et une ambulance ont été incendiés, a déclaré mercredi un Haut responsable sous couvert d'anonymat.

Un centre de traitement des cas de coronavirus a été attaqué et les fenêtres des bureaux du fournisseur d'électricité Senelec ont été brisées, a indiqué la source.

Des témoins ont ajouté que les bureaux de poste de Touba, le siège de l'ordre musulman soufi politiquement puissant appelé les Frères Mourides ont été attaqués.

Dans la ville voisine de Mbacke, des manifestants ont endommagé le siège local de la station de radio RFM, qui appartient au chanteur et ancien ministre Youssou N'Dour, selon l'association des journalistes locaux.

Le groupe a déclaré dans un communiqué qu'il "condamne fermement ces actes de vandalisme" et "appelle les autorités à garantir la sécurité des médias pendant cette période d'émeutes".

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Des manifestants ont également érigé des barricades et brûlé des pneus à Mbacké, ont déclaré d'autres témoins.

Les médias sénégalais ont ajouté que des manifestations avaient également eu lieu à Tambacounda, à l'Est du pays, et à Thiès, à l'Ouest.

Le Khalife, ou chef, de la confrérie Mouride, Serigne Mountakha Mbacké, a fait une rare apparition télévisée en fin de soirée pour demander la fin des manifestations à Touba.

"Rentrez chez vous. Demain, nous examinerons la source des problèmes et la manière de les résoudre. Je ne pense pas que nous ayons jamais vu cela à Touba", a-t-il déclaré.

Le couvre-feu, imposé par le président Macky Sall le 23 mars, interdit la circulation entre 21 heures et 5 heures du matin.

Il est mis en œuvre parallèlement à une interdiction de voyager entre les régions du Sénégal.

Les mesures ont été prorogées jusqu'à fin juin, bien que le Président ait assoupli d'autres restrictions le 11 mai, permettant la réouverture des lieux de culte et des marchés.

Les lycées de l'État Ouest-africain devaient rouvrir mardi, mais cela a été retardée à la dernière minute après que 10 enseignants de la région sud de la Casamance se soient révélés positifs à la COVID-19.

Le pays a enregistré près de 4 000 cas de coronavirus, dont 45 mortels.

Les chiffres sont faibles par rapport aux pays d'Europe et des États-Unis, bien que les experts avertissent que, comme ailleurs en Afrique, le Sénégal est vulnérable à la pandémie en raison de son système de santé faible.

Les demandes d'un assouplissement des restrictions se sont multipliées face à la détresse de nombreux Sénégalais qui dépendent d'emplois subalternes de jour en jour.

Environ 40% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, selon une référence de la Banque mondiale.

Le gouvernement devrait annoncer dans les prochains jours s'il allégera certains des freins d'urgence.

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