Anti-Corruption : Ghana 2 - Sénégal 0

Le président ghanéen qui annonce lui-même le limogeage du secrétaire d’Etat aux Finances. Il n'est pas encore coupable. Il est juste visé par des accusations de corruption dans un documentaire sur l’exploitation illégale d’or.

Charles Adu Boahen

Akufo-Addo a pris sa décision après avoir été « mis au courant des accusations » contre M. Boahen. Le documentaire « Galamsey Economy » n’était même pas encore diffusé. On nous apprend qu’ il a été réalisé par le célèbre journaliste d’investigation Anas Aremeyaw Anas, qui a fait éclater par le passé plusieurs scandales de corruption, notamment dans le football ou la justice. Des extraits d’une explosive notamment là où Adu Boahen réclame près de 200.000 dollars à des investisseurs pour les remettre au vice-président. Suffisant pour que la messe soit dite pour lui.

Si on tient à aller au Ghana pour parler d’une telle enquête, c’est qu’ici au Sénégal, les mêmes faits ont entrainé d’autres positions foncièrement différentes. Nos autorités ont préféré prendre l’ombre pour la proie en s’attaquant aux journalistes qui ont révélé le scandale de l’achat dans des conditions lugubres d’armement d'un montant de 45 milliards de FCFA. En lieu et place d’une plainte en bonne et due forme, le gouvernement a sorti un communiqué pour évoquer un « secret défense » qui drape ce contrat et qui devrait empêcher sa publication et son traitement.

Une sinistre approche des choses et une vision étriquée de la transparence. Il y avait même dans le démenti du gouvernement ce choix de ne pas évoquer le sulfureux « vendeur d’armes » Petit Boudé mouillé ici et là à cause de ses dégâts, de son outrecuidance. C’est cette fâcheuse habitude à prendre l’ombre pour la proie qui est à l’origine de l’arrestation de Pape Alé Niang. Les « accusés » sont hyper protégés alors qu’ils devaient être sanctionnés, du moins être « victimes » de mesures conservatoires. Mais nous sommes bien au Sénégal !

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