Au Sénégal, Abdoulaye Wade avait été battu dans les urnes en 2012, après son entêtement à vouloir faire un troisième mandat. En Guinée, Alpha Condé a été chassé après avoir « forcé le barrage » et gagné à la présidentielle. Le pape du Sopi n'a donc pas été inquiété contrairement à l'autre opposant historique qui a été arrêté.
Au Sénégal, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a été remise au goût du jour. 25 personnalités du régime déchu devaient être poursuivies pour enrichissement illicite. Wade a été épargné. Son fils Karim a été la tête de gondole de cette traque. Il a été le seul a être arrêté, emprisonné et jugé avec quelques seconds couteaux. En Guinée, le procureur général de la cour d'appel de Conakry a donné le 4 mai 2022 des instructions aux fins de poursuites judiciaires contre l'ancien président guinéen Alpha Condé et 26 responsables.
À l’enrichissement illicite décrié par la Cour de répression des infractions économiques (Crief), s’ajoutent d’autres accusations tout aussi gravissimes. Atteintes volontaires et involontaires à la vie humaine, disparitions forcées, tortures, agressions sexuelles. Tout y est. Un sale temps pour Condé qui espérait une vie plus heureuse, moins heurtée après son retour au pays au terme d’une évacuation sanitaire à l’étranger. Une véritable tempête s’abat sur lui et les siens.
À Dakar, la Crei a fini par mourir de sa belle mort. Les compromissions l’ont tuée. Des clients de cette juridiction sont maintenant partie intégrante du régime d'un président largement réélu.
À Conakry, le même scénario ne peut pas avoir lieu, en toute vraisemblance. La junte au pouvoir devrait partir après 39 mois de transition. Elle pourrait aussi bien ne pas partir. Au Sénégal, certains souhaitent que l’actuel président défie le serpent qui a mordu Condé. C’est triste l’Afrique !