Le «salut militaire»

Qu'est ce qui est à l'origine de l'impopularité grandissante de la communauté économique des États de l'Afrique de l’Ouest (Cedeao) ?

La CEDEAO en conclave

.

La réponse à cette question permettrait peut-être aux opposants des opposants aux sanctions d'y voir plus clair. Elle pourrait sans doute faire comprendre à ceux-là qu'il ne s'agit pas d'absoudre la junte malienne loin d’être exempte de reproche, qu'il ne s'agit pas de faire l’apologie des coups d'Etat ni d'encourager la violence. Si la Cedeao est aussi chahutée, c'est qu'elle a assez montré des incohérences remarquables dans la gestion des dossiers ouest africains.

Son mutisme face aux coups constitutionnels, sa posture passive devant les violations des chartes fondamentales, son aveuglement à propos des attitudes des dirigeants qui tuent, emprisonnent et éteignent toutes les voix contestataires, font que nous sommes nombreux à considérer les dirigeants de l’instance sous-régionale comme un syndicat de chefs d’État qui se protègent entre eux dans le seul but de pérenniser vaille que vaille leur règne. Dés lors, les sanctions infligées au Mali, sonnent aux yeux d’une partie de l’opinion, comme une méprise envers les populations.

Celles-ci étant les principales victimes d’une cruauté qui ne dit pas son nom. Déjà, le mal se fait sentir avec des camions sénégalais bloqués à la frontière entre le Sénégal et le Mali. Il y aura des pertes, un manque à gagner énorme et du gâchis. Les frustrations iront crescendo. Elles peuvent aboutir à des actes spontanés, à des attitudes retentissantes qui peuvent être déplorables. Si la Cedeao reste presque l’unique cible des condamnations, c’est qu’elle a échoué dans sa tentative de confondre une junte qui gagne paradoxalement en popularité.

Les joueurs maliens qui jubilaient hier après leur but contre la Tunisie, ont fait un « salut militaire ». Un signe symbolique de respect et de soutien aux militaires au pouvoir dans leur pays. Un autre pied de nez à la Cedeao.

ADVERTISEMENT

Témoin d'un événement? Contactez-nous directement sur nos réseaux sociaux ou via:

Email: temoin@pulse.sn

ADVERTISEMENT