Pire, le chef de famille a montré, à plusieurs reprises, que le contrôle de la maison lui échappait. Que sa femme a pris le dessus sur lui. Qu’en réalité, cette dame agissait comme si c’était elle le véritable chef. Pas seulement ça. Elle ne respectait personne et agissait à sa guise. Cela est d’autant plus plausible si l’on suit le comportement de cette mariée qui ne cesse de prolonger le bail à sa guise et qui dicte son tempo et mène le bal depuis des dizaines d’années. Le mari s’est rebellé. La femme voyait venir une telle attitude mais elle ne s’attendait certainement pas à une telle détermination.
Entre la France et le Mali, la rupture est consommée depuis longtemps. Mais le processus qui mène à la séparation définitive est long. Il est loin d’être simple. Le Mali est le mari. Et il a décidé de divorcer depuis qu'il est convaincu que son épouse n'était là que pour ses intérêts. Le sort de la famille, de la belle famille, l’épanouissement des enfants, n’étaient pas prioritaires.
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Tous les membres de la famille se sont rangés derrière le père pour dire non. Les monstres de mobilisations, les coups de gueule innombrables montrent assez un certain courroux. Du dégoût. Dimanche encore, plusieurs dizaines de personnes ont manifesté dans le nord du Mali pour, disent-ils, accélérer le départ de la force militaire française Barkhane. De Gao, ils donnent un « ultimatum de 72 H pour le départ définitif » de ce symbole même de la domination de l’épouse qui refuse de quitter le domicile conjugal.
Un entêtement qui illustre un certain attachement sous-tendu par une obsession à préserver des intérêts faramineux. Pourtant, le divorce est irréversible. Le Mali qui réaffirme son statut de « polygame » a décidé de se marier avec une autre fille plus conciliante et plus discrète : la Russie.