Un triplex tout en haut de la Trump Tower déclaré au fisc trois fois plus grand que sa superficie réelle, la luxueuse propriété de Mar-a-Lago en Floride surévaluée de plusieurs dizaines de millions de dollars... D’après les juges, pendant près de dix ans jusqu’en 2021, Donald Trump et ses proches auraient menti pour gonfler la valeur des biens de la Trump Organization. La manœuvre aurait permis au conglomérat de négocier de meilleurs prêts des banques et des contrats d’assurance plus avantageux.
La procureure générale de l’État de New York réclame 250 millions de dollars d’amendes et l’interdiction pour Donald Trump et certains de ses proches de diriger des sociétés. Avant même l’ouverture du procès, le juge de la Cour suprême de l’État de New York a parlé de « fraudes répétées ». Des fraudes qui pourraient atteindre plus de 2 milliards de dollars. Le magistrat ordonne aussi la suppression des licences commerciales de Donald Trump et de ses enfants pour l'Etat de New York.
« Je vais me battre pour mon nom et ma réputation »
Dimanche soir, à la veille de l'ouverture de ce premier procès qui en appelle d'autres, l'ancien président américain a assuré, dans un message posté sur le réseau Truth Social, qu'il se rendra au tribunal lundi. « Je vais au tribunal demain matin pour me battre pour mon nom et ma réputation », a-t-il écrit, qualifiant au passage le procureur général de New York de « corrompu » et le juge chargé de l'affaire de « déséquilibré ».
Inculpé au pénal dans quatre dossiers différents, dont ceux concernant sa tentative d'inverser le résultat de la présidentielle 2020 perdue face à Joe Biden et ces documents confidentiels conservés après son départ de la Maison Blanche, Donald Trump a de nombreux rendez-vous avec les tribunaux dans les mois à venir.
Cela ne l'empêche pas d'être le grand favori à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2024, et l'ouverture du procès ce 2 octobre ne devrait pas plus écorner son image auprès de ses soutiens. « Ça alimente le récit de la chasse aux sorcières et de la persécution contre le sauveur de l'Amérique par les vilaines élites », explique Lorric Henneton, maître de conférence à l'université de Versailles-Saint Quentin et spécialiste des États-Unis.