Vingt cinq ans après, l’assassinat de Norbert Zongo toujours impuni

13 décembre 1998 - 13 décembre 2023. Un quart de siècle après ce triste événement, celui qui est devenu le symbole de la liberté de la presse dans son pays, et au-delà sur le continent, attend toujours que justice lui soit rendue.

Norbert Zongo a été assassiné le 13 décembre 1998, alors qu'il enquêtait sur le meurtre sous la torture de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré

Cela fait 25 ans, ce 13 décembre, que le confrère Norbert Zongo a été assassiné. Le 13 décembre 1998, les populations font une macabre découverte sur la route nationale numéro 6 (RN6), près de Sapouy, un véhicule enflammé et des corps calcinés. Parmi les morts, le célèbre journaliste d’investigation burkinabè, Norbert Zongo. Plusieurs personnes, dont François Compaoré, petit frères de l’ex-président Blaise Compaoré, sont pointées du doigt comme étant les auteurs de cet assassinat.

Depuis lors, des enquêtes ont été menées et toutes conduisent « à une piste ». François Compaoré, frère cadet de l’ancien président Blaise Compaoré. Il est donc poursuivi pour des faits «d’incitation à assassinats», dans le dossier du journaliste d’investigation et de ses trois compagnons. Et un mandat d’arrêt a été lancé contre lui.

Le présumé commanditaire en fuite

Il sera interpellé le 29 octobre 2017 à l’aéroport français de Roissy en exécution de ce mandat d’arrêt international. Demandant son extradition, le Burkina Faso avait fourni à la France des garanties du respect de ses droits. C’est ce qui a conduit le pays à abolir la peine de mort.

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Le 21 février 2023, le Gouvernement français, sous Edouard Philippes, Premier ministre à l’époque, après avoir relevé l’absence de motivation politique de la demande d’extradition, autorisa l’opération consistant à renvoyer l’accusé vers le Burkina Faso, tout en indiquant des conditions. Parmi celles-ci, « l’accès à un service médical adapté tout au long de sa détention », l’exercice libre et « sans restriction de son culte », si M. Compaoré est condamné à vie, un jugement public et « contradictoirement », et dans « un délai raisonnable par un tribunal indépendant et impartial », a indiqué le décret

Ce décret du gouvernement français a été attaqué par François Compaoré devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). Le 7 septembre 2023, cette Cour en examinant le dossier a estimé que les changements politiques intervenus au Burkina Faso, ne garantissent pas un respect des droits de l’accusé.

Pour commémorer cette disparition, une cérémonie en la mémoire du journaliste sera organisée ce mercredi au cimetière où il a été inhumé pour réclamer la justice et la vérité pour le dossier. Cette année il sera célébré autour du thème : « Pour le sacrifice suprême consenti pour les libertés, la défense des droits humains et la bonne gouvernance, poursuivons la lutte pour la vérité et la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons ».

Selon les conférenciers, à la suite de l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme du 7 septembre 2023 s’opposant à l’extradition de François Compaoré, la seule perspective qui s’offre à présent est le jugement du dossier par contumace qui pourrait être acté courant 2024. A l’occasion du 25e anniversaire, plusieurs activités seront menées dans la capitale burkinabè et dans bien d’autres localités du pays.

Il s’agit du dépôt de gerbes de fleurs suivi d’un temps de recueillement et d’hommage à l’honneur de Norbert Zongo et ses compagnons, aux martyrs de l’insurrection populaire et de la résistance du putsch et aux autres victimes à partir de 7h au cimetière de Gounghin. S’y ajoute l’animation d’un panel sur le thème : « Respect des libertés et promotion de la bonne gouvernance comme facteurs de résilience dans le contexte actuel de crise sécuritaire » à 9h30mn au Conseil burkinabè des chargeurs.

Il est également prévu des activités telles que des assemblées générales, des conférences publiques des marches-meetings et des meetings dans les autres localités du pays. ‘’Ce triste anniversaire rappelle l’urgence pour les organisations nationales et internationales de la société civile d’œuvrer pour que les voix des journalistes ne soient jamais réduites au silence, que leurs quêtes courageuses de vérité et de transparence soient protégées et que la justice soit rendue, non seulement pour Norbert Zongo, mais pour chaque journaliste tué dans l’exercice de son métier’’, argumentent-ils. Ils rappellent que ‘’le combat de Norbert Zongo pour la vérité, la transparence et la justice reste une source d'inspiration pour les journalistes africains et pour tous ceux qui luttent en faveur du bien-être des communautés.

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