Des corps à brûler… [Opinion]

"Il ne sert absolument à rien de sortir des rapports au-delà des délais requis".

Président Macky Sall

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"Il ne sert absolument à rien de sortir des rapports au-delà des délais requis". Que veut nous montrer le président de la Cour des Comptes qui s'exprimait ainsi au cours de la cérémonie de lancement du jumelage entre les Cours des comptes du Sénégal et de la France ? Justifie-t-il les retards dans l'exécution des rapports et dans leurs publications ? Ne devrait-il pas plutôt nous expliquer les raisons réelles de ces retards déplorés ici et là ? L'esprit de ces corps de contrôle est de veiller à la protection de nos deniers, de surveiller strictement les gestionnaires pour la bonne marche des choses publiques.

Le constat très peu reluisant est que ces institutions prêtent de plus en plus le flanc et donnent l'impression d'être si frileuses à tel point que nous sommes nombreux à désespérer, à être convaincus de leur inutilité. La décision de Macky Sall de confier ces rapports à une autre commission pour les étudier, illustre assez cette vanité paradoxale. Sur le sillage de la Cour des comptes, d'autres structures comme l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) se font désirer. Sa première présidente a appris à ses dépens qu'il ne fallait pas être trop indépendant. Que les rapports ne sont pas faits pour être publiés ou du moins, sans l'aval du président de la République. Nafi Ngom Keïta qui voulait démontrer le contraire a été vite "démontée".

Pourtant, de l'aveu même des tenants du pouvoir, l'Ofnac a été créé "exclusivement" pour eux. Déclaration faite aux premières heures de la deuxième alternance. Les faits exhibent le contraire. L'on s'interroge sur la pertinence de rapports vivement contestés par les incriminés. Certains d'entre eux, sont même promus. Une prime à la délinquance ? Évidemment. Pouvait-il en être autrement ? La Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei) remise au goût du jour est en agonie. Mis à part Karim Wade tête de gondole de la traque des biens mal acquis et quelques lampions emprisonnés, les personnalités de l'ancien régime citées par le Procureur spécial n'ont nullement été inquiétées. Beaucoup d'entre elles ont rejoint le régime depuis belle lurette.

La Crei n'est certes ni la l'Ofnac ni la Cour des comptes, mais c'est une volonté de reddition des comptes, de remettre les choses à l'endroit qui avait -en principe- motivé sa "redynamisation". L'échec de sa mission a été un mauvais présage pour tous ceux qui croyaient à une gestion "sobre et vertueuse".

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