Le communiqué des autorités du transport aérien annonçant que les passagers entrant sur le territoire national sont désormais dispensés de test PCR, s’ils sont vaccinés contre le coronavirus, a été très bien accueilli par les populations, les Sénégalais de l’extérieur et le monde du tourisme. Malheureusement, cette joie n’a duré que le temps d’une rose. Car l’effectivité de cette décision reste encore à confirmer, à ce jour. Et ce ne sont pas les voyageurs venus de l’Espagne, avant-hier, qui diront le contraire.
Des passagers confus après qu'on leur ait exigé des tests négatifs au Covid-19 au débarquement.
En fait, on leur a exigé, à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD), un passe sanitaire. «Après avoir pris connaissance du document, par mesure de prudence, nous avons appelé Iberia qui confirme l’information, ce qui nous pousse à annuler notre rendez-vous de test Covid-19, prévu pour mon cas ce mercredi puisque je devrais prendre mon vol le jeudi pour Dakar. A l’embarquement effectivement, le personnel d’Iberia a vérifié nos certificats de vaccination ou test PCR négatif sans aucun souci. A Dakar, grande a été notre surprise quand les agents de santé confisquent nos passeports pour nous obliger à faire, ou avoir, disent-ils, un passe sanitaire délivré par le ministère de la Santé», a révélé Boubacar Sèye au micro de Rfm.
Le président de l’organisation Horizon sans frontières, qui était dans tous ses états, n’a pas manqué de se demander comment peut-on demander à ceux qui viennent de l’Europe de venir avec un certificat sanitaire fait ou délivré par le Sénégal ? C’est ainsi que le président d’Horizon sans frontières, qui porte ainsi la voix de ses concitoyens de la diaspora confrontés aux mêmes tracasseries à l’aéroport de Diass, a dénoncé le traitement inhumain dont ils ont été l’objet de la part des agents aéroportuaires.
«Ils nous ont fait subir un traitement dégradant et inhumain», a-t-il déploré. Avant d’inviter les autorités étatiques à avoir plus de respect pour les Sénégalais de l’extérieur. «Par esprit républicain, nous avons accepté de faire des tests à raison de 40 euros soit 25 000 francs Cfa par personne mais il faut que le Sénégal apprenne à mieux respecter sa diaspora pour éviter d’autres cas Cheikh Niass (émigré mort en détention suite à une arrestation par la police, Ndlr) car beaucoup de passagers étaient révoltés contre ce qui ressemble à un «business» fait sur leur dos», a-t-il fait remarquer.
Si l’on en croit toujours M. Sèye, c’est un personnel peu professionnel à qui ils ont eu affaire à l’aéroport Blaise Diagne. Suffisant, pour lui, d’alerter les autorités sur les conséquences que cela peut engendrer dans le pays. «Cet acharnement contre la diaspora, pour régler un contentieux politique, risque de ternir l’image du Sénégal», a-t-il dit.