D’après le candidat à la présidentielle et leader de la coalition « Dionne 2024 », rien ne l’empêche d’aller dialoguer même s’il estime que tout le monde devrait y prendre part en faisant allusion à Ousmane Sonko ou encore Khalifa Sall… Dans un entretien accordé au quotidien l’Observateur, il a clairement signifié ceci : « Je ne suis pas un adversaire de Macky Sall ».
L’ancien Premier ministre et bras droit du président Macky Sall, Mahammmed Boun Abdallah Dionne se dit prêt à aller au dialogue politique que souhaite poser le chef de l’État Sénégalais afin de mettre un terme « à la crise institutionnelle » qui secoue le Sénégal au point de justifier le report de l’élection présidentielle (du 25 février 2024 au 15 décembre 2024.)
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A la question : ne serez-vous pas gêné de vous mettre en face de Macky Sall, car vous avez déclaré récemment n'avoir plus aucune relation avec lui ?, l'ancien PM repond : « Il est vrai que je n'ai plus revu le Président Macky Sall depuis le mercredi 13 septembre 2023. Je l'ai dit et répété. Nous n'avons plus de relation administrative, car je n'occupe aucune fonction dans son Administration. Nous n'avons pas non plus de relation politique».
Au candidat d'ajouter : « Il reste le leader de la coalition Benno Bokk Yaakaar pendant que, chaque jour, je m'efforce à consolider davantage la coalition «Dionne 2024» dont l'ambition est de battre le candidat du Président Macky Sall et tous les autres d'ailleurs, lors de l'élection présidentielle à venir. Notre ambition est d'accéder au pouvoir pour servir le peuple, dans un Sénégal juste, réconcilié et solidaire. »
Au moment où une grande partie de l’opposition et autres membres de la société civile se demandent si cet énième appel au dialogue est sincère, Boun Dionne préfère jouer la carte du pragmatisme politique. « Pourquoi devrais-je me sentir gêné en allant au dialogue ? Je ne suis quand-même pas un adversaire de Macky Sall. Il n'est pas candidat, même si sa coalition en a un. Je vous rappelle que nous avons cheminé ensemble pendant deux décennies. Aujourd'hui, pour des raisons politiques, j'emprunte une autre voie, la mienne. Voilà pour les faits.
Pour terminer sur votre question, un des leaders politiques de la coalition "Dionne 2024" m'a dit récemment que ce qui aurait dû être convoqué, ce n'est pas un dialogue, mais des États généraux autour de toutes les composantes de la Nation : les politiques, la jeunesse, les femmes, les aînés, la diaspora, les religieux, les forces de défense et de sécurité, la Justice, l'Université, les forces sociales, les syndicats, le secteur privé, le secteur informel, les commerçants, les artisans, les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs...
Nous y arriverons certainement plus tard, car notre pays est aujourd'hui au bord de la rupture. Il nous faut réconcilier la République avec toutes ses forces vives. Nous ne pourrons, en effet, économiser encore longtemps ce « ndeup » national ».
D’après l’ancien PM, « l'idéal aurait été que le dialogue enregistre la présence de tous. Ne désespérons pas d'ici la publication des termes de références du dialogue. Certainement que d'autres finiront par changer leur appréciation des attendus de cette rencontre...»