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Dansokho dirait… [Opinion du Contributeur]

L’anniversaire des trois ans d'Amath Dansokho «sous terre», ne nous rappelle pas seulement que la <em>« mort est la chose la plus démocratique »</em>, comme le disait ce communiste énigmatique. Cette phrase rappelée par Ahmed Cheikh Tidiane Sy une autre personnalité politico-religieuse lors d’une de ses nombreuses conférences, résume l'ex-leader du Parti de l’indépendance et du Travail (Pit).
Nelson Mandela et Amath Dansokho
Nelson Mandela et Amath Dansokho

Un intellectuel engagé qui était de tous les combats pour défendre les causes justes au point de sacrifier sa famille et sa santé. De la clandestinité sous Senghor à la deuxième alternance sous Macky, il n’a jamais varié dans ses convictions. L’un des artisans de la première alternance au Sénégal, n’a pas hésité un seul instant à dire ses « quatre vérités » à Abdoulaye Wade quand celui-ci, fort de sa notoriété et de sa popularité, commençait à déconner. Il a été « défenestré » alors manu militari. Lui ne s’en émeut pas et a continué à vitupérer une gouvernance loufoque et un style iconoclaste qui mettait à la marge les promesses prises avant la venue au pouvoir en 2000. Dansokho est, en réalité, un «récidiviste ».

Ministre sous Diouf, il n’avait pas besoin de gants pour dénoncer les travers d’un régime socialiste en pleine décomposition. C’est d’ailleurs avec Abdou Diouf qu’il a connu donc sa première « défenestration », comme il le racontait souvent avec beaucoup d’aisance. Ce compagnon de guerre de Che Guevara, formé en Union soviétique, qui a traversé des épreuves terribles dans sa vie de combats, ne pouvait pas être intimidé par des décisions politiques qui ne résistent pas au temps. Lui était toujours de marbre et gardait en permanence ce côté humain, cette bonté qui le singularisait. Pour lui, l’adversité n’est pas synonyme d’animosité. Il n’était là que pour la vérité. Ce qu’il croyait être juste.

Au crépuscule de sa vie si utile, il avait averti avec un franc parler, -sa marque de fabrique- que le danger guettait. Macky Sall n’était pas encore réélu en 2019. Il sentait qu’il s’éloignait de plus en plus de la ligne directrice qu’il s’était tracé. Un torrent d’insanités s’était abattu sur lui. Il garda le calme et passa à autre chose. Aujourd’hui, l’histoire lui a donné raison. Le régime qu’il a participé à mettre en place, est dans une mauvaise posture. S’il était là, il serait sans aucun doute le premier à dire non à une troisième candidature qu’il a combattu avec abnégation sous son ami Wade.

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