Fallou Sène, 15 ans, a été tué aux Parcelles Assainies lors des manifestations du 1er juin dernier. Il a été assassiné d’un coup de feu à la poitrine lors des échauffourées au Croisement 22, où les manifestants qui s’étaient attaqués au supermarché Auchan et à l’agence de la Sonatel, étaient à couteaux tirés avec les forces de police.
Ndèye Lo dite Beug Fallou, mère du jeune de 15 ans tué aux Parcelles Assainies, raconte les derniers instants de son cadet.
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Sa maman Ndèye Lo dite Beug Fallou raconte les derniers instants de son cadet qu’il chérissait tant. Jeune footballeur talentueux qui avait réussi les tests de Génération Foot, Fallou était l’espoir de sa mère.
Il était 18 h 30, quand la maman de l’élève en classe de Sixième et footballeur qui avait réussi les tests organisés par le Club de Ligue 1 Sénégalaise Génération Foot, a appris que son fils est décédé suite à ces manifestations. La circonstance de sa mort est encore plus douloureuse pour la mère de famille, en l’absence de son mari, émigré établi en Angola. Son enfant a reçu un projectile en plein thorax. Ndèye Fatoumata Lo dite Beug Fallou est revenue sur les derniers moments de son fils cadet.
« Le jeudi 1er juin, jour des faits, à l’éclatement des manifestations, j’ai interdit à Fallou de sortir, malgré son entêtement. Il a profité du moment où je prenais mon bain, pour suivre ses amis et partir à toute vitesse. Il était 17 heures et j’ai pris peur », débite la maman éplorée, digne à l’épreuve.
Ndèye Lo poursuit repris par L'OBS : « Fallou ne portait pas d’arme et était sorti, non pas pour faire partie des manifestants, mais pour juste suivre les manifestations. »
La mère du défunt revient sur l’heure fatidique. « Il a quitté la maison à 17 h 30 et c’est à 18 h 30, que des habitants du quartier sont venus m’annoncer la mauvaise nouvelle. C’est au Croisement 22 qu’il a reçu une balle à la poitrine. L’identité du tireur des coups de feu est inconnue des gosses qui étaient sur place. Il a ensuite été acheminé à l’hôpital Mame Abdou des Parcelles où le décès a été constaté dès son arrivée. »
« Je m’en remets toujours à Dieu qui est l’unique Créateur et qui détient le décret de vie et de mort. Fallou était mon fils cadet. Je l’ai eu à un âge avancé (47 ans). Il est parti comme une comète en laissant un grand vide autour de moi, mais je m’en remets à Dieu. Il était mon ami, mon intime, je l’aimais beaucoup et fondais beaucoup d’espoir en lui. Dans la maison, il avait sa propre chambre équipée mais continuait à dormir dans la mienne, sur mon lit. La première nuit après sa mort où son corps reposait à la morgue, je me suis levée à deux reprises, regardant sa place mais en ne l’y voyant pas, je suis retournée à mon sommeil jusqu’à la prière de l’aube, moment où je le réveillais toujours pour qu’il aille prier à la mosquée », confesse la mère de famille.