Faux départs… [Opinion]

Si la norme, ce qui devait avoir lieu, n'est pas, c'est toujours décevant.

Khalifa Sall et Ousmane Sonko lors du lancement de la coalition Yewwi Askanwi

La mauvaise nouvelle nous vient de Kédougou, dans l'Est du pays. La liste de la coalition Yewwi Askan Wi est rejetée. Si la Cour suprême suit la logique de la Cour d'appel, Moustapha Guirassy ne sera pas candidat en janvier 2022. Un maire sortant investi par ses partisans qui n'aura pas la possibilité de se présenter du fait d'erreurs supposées dans la confection des listes. Ça fait désordre. Beaucoup de cas similaires sont notés ici et là. Diourbel, Boké Dialloubé, Tivavouane Peulh-Niaga, Tankanto, Ndombo Sandjiry, liste le mandataire national de Yewwi qui fustige une "volonté d'écarter des candidats adverses". Un jugement simpliste à bien des égards. L'on ne saurait totalement absoudre l'opposition et un certain manque de rigueur et d'organisation.

Mais la constance est qu'il y a un excès de zèle et une volonté de nuisance qui se lisent sur les actes posés par l'administration territoriale. L'absence de pédagogie, de compréhension chasse toute possibilité de compromis. L'on se braque pour vouloir appliquer à la lettre des lois loin d'être parfaites. Avec le recul, il n'est pas superflu de se demander à quoi a servi le dialogue national qui avait mobilisé tellement d'énergie, tellement de ressources humaines, tellement de ressources financières. A rien, peut-on rétorquer sans hésitation.

Ces discussions qui étaient censées être nationales, inclusives et politiques n'ont pas abouti à grand-chose. Elles sont passées à côté de l'essentiel c'est-à-dire les règles du jeu si déterminantes pour la marche d'un pays. Ce n'est pas demain la veille de la fin de la crise cyclique qui nous hante depuis notre indépendance. Notre démocratie qui était déjà incomplète se glorifiait de quelques succès comme ses alternances. Aujourd'hui, elle est dépassée. Elle se meurt. Ceux qui devaient la nourrir, l'entretenir, l'engraisser sont plutôt préoccupés par leur propre existence. Ils sont dans un faux jeu. Un jeu dangereux qui expose les citoyens qui sont en réalité les seuls perdants.

Diary Sow dit à tous ceux qui la critiquent : je vous emmerde. Elle commence bien une carrière d'écrivaine iconoclaste. Prions pour elle. Apparemment, elle est repartie. «Je pars», titre-t-elle. Faux départ.

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